Paris (awp/afp) - L'accélération de l'inflation aux États-Unis continuait de faire pression jeudi sur les marchés boursiers qui s'interrogeaient sur le degré de crédibilité du discours rassurant de la banque centrale américaine.

Après avoir reculé nettement dans la matinée de peur de voir la Réserve fédérale (Fed) resserrer sa politique monétaire plus vite que prévu face à l'accélération de l'inflation, l'Europe réduisait un peu ses pertes à la mi-journée. Le Vieux Continent avait plutôt bien résisté la veille à la publication d'une hausse plus forte qu'attendue des prix à la consommation américaine pour avril.

Vers 11H20 GMT, les indices faisaient l'objet de prises de bénéfices tous azimuts à Francfort (-1,36%), comme à Paris (-1,06%), ou encore Londres (-2,05%) et Milan (-1,45%), en ce jour férié de l'Ascension où les annonces se raréfiaient. A Zurich, la Bourse était fermée.

A Wall Street, les contrats à terme signalaient un nouveau repli (de -0,26% pour le Nasdaq à -0,50% pour le Dow Jones) avant l'ouverture, après trois séances négatives, où les valeurs technologiques ont particulièrement bu la tasse.

Le rendement des bons du Trésor à dix ans, dont la hausse s'est amplifiée mercredi après les chiffres d'inflation très supérieurs aux attentes, redescendait un peu à 1,69% vers 11H00 GMT.

Les investisseurs ne sont pas tous convaincus par le discours rassurant de la Fed, certains craignant que la poursuite de la hausse de l'inflation ne devienne incontrôlable si la banque centrale américaine réagit trop tard.

"Même si certains responsables de la Fed ont fait passer le récent pic d'inflation pour +transitoire+, la plupart des opérateurs de marché y voient plutôt une nouvelle tendance qu'un événement occasionnel, qui devrait continuer à exercer une pression sur les marchés boursiers", observe Pierre Veyret, analyste de ActivTrades.

"Les traders vont maintenant attendre les discours d'une série de membres du Comité monétaire de la Banque centrale américaine (FOMC) à la fin de cette semaine pour évaluer si la Fed a toujours la situation sous contrôle", indique-t-il.

Dans ce contexte de peur d'une inflation éventuellement galopante, les investisseurs surveilleront en début d'après-midi des prix à la production (PPI) pour avril aux États-Unis.

L'indice PPI, qui mesure le coût des marchandises sorties d'usine, est attendu "en hausse de 5,8% pour avril, ce qui pourrait être un indicateur clé d'une nouvelle hausse des prix à la consommation en mai", prévient Michael Hewson, analyste à CMC Markets.

En revanche, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage également à l'agenda, devraient enregistrer, selon lui, une "réduction modeste", après le choc de chiffres de l'emploi décevants la semaine dernière.

Burberry visé par des prises de bénéfices ___

Vers 11H05 GMT, le groupe de luxe Burberry chutait de 7,75% à 1.941 pence. Il a pourtant dévoilé un bond de ses bénéfices pour l'exercice 2020-2021 et un fort rebond des ventes début 2021 grâce à l'Asie. Les investisseurs étaient tentés toutefois de prendre leurs bénéfices sur la valeur qui a fortement grimpé depuis l'année dernière.

Tout comme Adidas ou BMW ___

Après les bons résultats de la semaine, de nombreuses prises de bénéfices avaient cours à Francfort, notamment avec Adidas (-1,71% à 279,05 euros) ou BMW (-4,65% à 80,53 euros).

Le secteur pétrolier affecté par le recul des cours du brut ___

Le titre Total, poids lourd de la cote parisienne, dévissait de 2,25% à 38,42 euros. Même destin pour BP (-2,9% à 306,15 pence) ou Royal Dutch Petroleum (-3,4% à 1.367,20 pence) à Londres.

Tesla fait subir un camouflet au bitcoin ___

Les prix du pétrole abandonnaient leur gains de la veille jeudi, rattrapés par les perspectives toujours incertaines pour la demande et lestés par le redémarrage annoncé des opérations de Colonial Pipeline, un opérateur d'oléoducs de premier plan aux Etats-Unis touché par une cyberattaque vendredi.

Vers 11H15 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet perdait 2,50% à 67,59 dollars à Londres.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de juin cédait 2,65% à 64,33 dollars.

L'euro était stable (+0,01%) face au billet vert, à 1,2071 dollar.

Le bitcoin s'échangeait à 48.645 dollars, accusant une baisse de 10,70%. Il est tombé brièvement au cours de la nuit à 46.045,10 dollars, un plancher depuis le 1er mars.

Le patron de Tesla, Elon Musk a annoncé que son entreprise de véhicules électriques, n'acceptait plus le bitcoin comme moyen de paiement, par souci de préservation de l'environnement, les mines de bitcoins consommant beaucoup d'électricité.

afp/rp