Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers étaient orientés plutôt à la baisse mardi, en raison de la flambée des prix du gaz en Europe, des résultats d'entreprises américaines et de la réunion de la Réserve fédérale, qui poussent à la prudence.

Parmi les Bourses européennes, Francfort perdait 0,65%, Milan 0,78% et Paris 0,24% vers 11H45 GMT, tandis que Londres gagnait 0,56%, soutenue par une hausse des pétrolières et des minières. A Zurich, le SMI cédait 0,13%.

Le cours du gaz naturel européen de référence, le TTF néerlandais, bondissait de 9,81% à 194 euros le mégawattheure, à son plus haut niveau depuis le record historique de mars.

Gazprom a annoncé lundi qu'il réduirait dès mercredi drastiquement ses livraisons de gaz à l'Europe, à environ 20% des capacités du gazoduc Nord Stream, contre quelque 40% actuellement.

"Les stocks européens sont loin d'avoir atteint le niveau requis de 90% et l'on craint de plus en plus que la Russie n'utilise le gaz naturel comme une arme pour obtenir des concessions de la part de l'Occident" dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine, rappelle Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.

En réaction, les États membres de l'Union européenne ont approuvé un plan de réduction coordonnée de leur consommation de gaz pour réduire leur dépendance envers Moscou.

Le spectre d'une pénurie de gaz en Europe accentue les craintes de récession économique sur le Vieux Continent et plombait l'euro. La monnaie unique européenne chutait de 0,90% à 1,0128 dollar.

Dans le sillage du gaz, les prix du pétrole montaient aussi sur des anticipations d'une hausse de la demande pour pallier le manque de gaz.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre montait de 1,64% à 106,87 dollars et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain prenait 1,79% à 98,42 dollars.

Walmart rend Wall Street nerveuse ___

L'ouverture de la Bourse de New York s'annonce en baisse, lestée par les publication des entreprises, à l'image de celle de la chaîne de supermarchés Walmart. Les contrats à terme des trois principaux indices perdaient autour de 0,4% vers 11H45 GMT.

Walmart a nettement révisé à la baisse ses prévisions de profits trimestriels et annuels, s'attendant à un repli de son profit opérationnel de plus de 10%, contre une stagnation auparavant prévu sur le trimestre. L'entreprise a expliqué que ses clients dépensent plus pour l'alimentation et l'essence à cause de l'inflation et moins pour les autres marchandises, aux marges généralement plus élevées.

"Le groupe a des stocks excédentaires à écouler et s'attend à ce que les marges en pâtissent", complète Steve Clayton, gérant de fonds chez Hargreaves Lansdown.

Mardi, ce sont Alphabet, maison mère de Google, et Microsoft qui sont attendus au tableau, dans un contexte de "grande nervosité autour de l'environnement de la publicité en ligne", prévient Jeffrey Halley, analyste d'Oanda.

Ces publications permettront d'en savoir plus sur le ralentissement de l'économie, freinée entre autres par la politique monétaire de la banque centrale américaine, qui devrait procéder à une nouvelle hausse de ses taux directeurs de 75 points de base mercredi.

Le commerce en difficulté ___

Le groupe Walmart chutait ainsi de près de 10% dans les échanges électroniques entre les séances de Bourse à New York, après avoir indiqué s'attendre à ce que son profit opérationnel recule de 13% à 14% au prochain trimestre. Dans son sillage, Target (-5%) et Amazon (-3,54%) étaient en baisse.

À Paris, Carrefour reculait de 0,91% vers 11H45 GMT, tandis qu'à Londres, Sainsbury lâchait 1,85% et Tesco 1,59%.

Au rayon des résultats ___

La banque suisse UBS chutait de 7,09% après avoir rapporté une quasi-stagnation de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre. Randstad glissait de 4,49% à Amsterdam et Rémy Cointreau de 2,29% à Paris.

Le chocolatier suisse Lindt & Sprüngli était salué (+5,11%) après un bénéfice en forte hausse au premier semestre, tout comme la compagnie aérienne Easyjet (+1,42% à Londres), qui a réduit sa perte.

Du côté du bitcoin ___

Le bitcoin perdait 4,90% à 21.080 dollars vers 11H45 GMT, après un article de l'agence Bloomberg rapportant que le régulateur boursier américain enquête sur Coinbase, lui reprochant de présenter des produits comme des actifs et non des titres financiers.

afp/rp