New York (awp/afp) - L'allégement des restrictions sanitaires annoncé en Chine a donné un nouveau souffle aux places financières mardi, mais ces éléments n'ont pas suffi aux marchés américains, déprimés par un mauvais indicateur de confiance des consommateurs.

Les Bourses européennes ont terminé en hausse: Francfort a pris 0,35%, Paris 0,64% et Londres 0,90%. A Zurich, le SMI a terminé en recul de 0,89%, à contre-courant des autres places européennes.

Mais Wall Street, qui avait suivi le même chemin à l'ouverture, s'est retournée: le Dow Jones s'est replié de 1,56%, le Nasdaq a chuté de 2,98% et le S&P 500 de 2,01%.

La confiance des consommateurs aux États-Unis s'est nettement dégradée en juin, plus que prévu, tombant à son plus bas niveau depuis février 2021. Les ménages se montrent pessimistes pour les mois à venir, selon l'indice du Conference Board publié mardi.

L'inflation, notamment le prix de l'essence et de l'alimentation, inquiète particulièrement les consommateurs, confirmant un autre indicateur publié vendredi par l'Université du Michigan.

De quoi remettre le rythme de la hausse des prix au centre des esprits des investisseurs, avant la prise de parole de banquiers centraux au cours de la semaine et de nouveaux indicateurs concernant l'inflation en juin.

Pour Craig Erlam, analyste chez Oanda, la lecture de l'indice de confiance est "un coup dur" pour le marché.

"La baisse importante de la composante des attentes n'augure rien de bon sur la résilience des dépenses", alors que la consommation est de loin la locomotive de l'économie américaine, relève-t-il.

Mardi, la prise de parole de la présidente de la BCE Christine Lagarde n'a guère bouleversé les prévisions des investisseurs.

Plus tôt, ceux-ci avaient salué l'annonce par le gouvernement chinois de réduire à dix jours, contre 21 précédemment, la quarantaine pour les étrangers.

"La crise Covid semble se résorber rapidement en Chine", a noté Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown, permettant aux investisseurs de redevenir plus optimistes pour la trajectoire de la deuxième économie mondiale.

Par ailleurs, les taux obligataires souverains continuaient de remonter, surtout en Europe, annulant une grande partie de la baisse enregistrée la semaine passée. Le taux allemand à 10 ans, la référence en Europe, a repris huit points de base à 1,62%, proche de son plus haut de l'année (1,87%).

Remontée du pétrole ___

Les prix du pétrole ont consolidé leur hausse, soutenus par des risques de restrictions de l'approvisionnement de Libye et d'Équateur, tandis que les Émirats arabes unis affirment être au maximum de leurs capacités de production. La levée de restrictions sanitaires en Chine a aussi favorisé la montée des cours de l'or noir.

Le baril de Brent pour livraison en août a gagné 2,51% à 117,98 dollars. Celui de WTI américain à même échéance a lui pris 1,99%, à 111,76 dollars.

Les valeurs du secteur pétrolier ont suivi le mouvement. A Londres, Shell prenait 3,05%, BP 1,39% et, à Paris, TotalEnergies a gagné 3,01%. Eni a avancé de 1,01% à Milan et Repsol de 2,97% à Madrid.

Des banques américaines relèvent leurs dividendes ___

Les banques Goldman Sachs (-0,43%) et Morgan Stanley (+0,93%) ont mieux résisté à la tendance après avoir relevé leurs dividendes trimestriels à la suite d'un feu vert dans les tests de résistance de la Réserve fédérale.

Nike reste prudent ___

Le géant américain des articles de sports Nike a vu ses résultats trimestriels freinés par le tassement de ses ventes en Amérique du Nord et en Chine ainsi que par la persistance de perturbations dans sa chaîne d'approvisionnement. Il se veut donc prudent pour la suite. L'action a plongé de 6,99%.

La défense monte entre G7 et sommet de l'Otan ___

Le fabricant de moteurs d'avion Rolls-Royce (+6,52%) et le groupe de défense britannique BAE Systems (+3,51%) se sont envolés alors que le nouveau chef de l'armée britannique Patrick Sanders a affirmé que le pays devait se préparer à faire face à la menace russe contre la sécurité en Europe.

A Paris, Thales a pris 1,70%, tandis qu'à Milan, Leonardo a grimpé de 9,46% et MTU Earo Engines de 3,95% à Francfort.

Du côté du bitcoin et des devises ___

Le bitcoin continuait d'osciller autour des 20.000 dollars (-3,02% à 20.266 dollars) dollars) vers 20H40 GMT.

L'euro reculait de 0,58% à 1,0523 dollar.

afp/rp