Paris (awp/afp) - Un marché obligataire de nouveau tendu et des doutes sur la croissance et l'inflation faisaient souffrir les marchés actions mercredi, les indices rendant un peu de leurs gains du début de la semaine.

Wall Street évoluait en baisse dans les premiers échanges, notamment le secteur technologique, recherché en début de semaine. Le Nasdaq perdait 1,90%, le S&P 500 1,54% et le Dow Jones de 1,19% vers 13H45 GMT.

Cela entraînait les marchés européens: après une ouverture en petite hausse, Paris reculait désormais de 0,95%, Londres de 0,53% et Francfort de 0,75%. A Zurich, le SMI cédait 0,89%.

Mardi, les marchés s'étaient montrés optimistes après des signes d'un déconfinement progressif en Chine et des statistiques américaines de bonne facture, montrant notamment que les consommateurs ont continué à dépenser malgré une inflation élevée.

Mais de nouveau, le sentiment des investisseurs s'est retourné dans la nuit.

"Il y a les prévisions sombres des banques centrales, la Réserve fédérale américaine visant désormais un atterrissage en douceur qui ressemble beaucoup à l'étape précédant une récession. Il est peut-être temps de boucler sa ceinture et de se préparer à une année très mouvementée", prévient Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Aux Etats-Unis, le président de la banque centrale américaine Jerome Powell a rappelé mardi que son institution devra agir de manière "plus agressive" si l'inflation américaine ne décélère pas assez rapidement.

De quoi faire grimper les rendements des bons du Trésor américain mercredi: celui à court terme (2 ans), très sensible à l'inflation, montait à 2,71% et celui à long terme (10 ans) se rapprochait de nouveau de la barre des 3%, à 2,96%.

La Réserve fédérale (Fed) a commencé en mars à relever ses taux directeurs afin de faire ralentir l'inflation qui est au plus haut depuis 40 ans aux Etats-Unis. De nouvelles hausses devraient être décidées lors des deux prochaines réunions de la Fed, mi-juin et fin juillet.

En zone euro, l'inflation s'est stabilisée à 7,4% sur un an en avril, un niveau qui reste bien supérieur à l'objectif de 2% de la Banque centrale européenne (BCE), selon Eurostat. Au Royaume-Uni, l'inflation a bondi à 9% en avril sur douze mois, un record en 40 ans.

La BCE n'a pour sa part pas encore resserré ses taux, mais la probabilité qu'elle le fasse dès juillet s'est renforcée comme en témoigne le taux d'emprunt allemand à deux ans, au plus haut depuis 2011.

Intention de rachat chez Siemens Energy ___

Le groupe allemand Siemens Energy a annoncé mercredi son intention de racheter la totalité des actions manquantes de sa filiale à problèmes Siemens Gamesa, spécialiste de l'éolien, en vue de la retirer de la Bourse. Le titre Siemens Energy progressait de 1,99%.

Les autres valeurs du secteur se portaient bien à l'instar de EON (+1,98%), RWE (+2,86%) ou Engie (+1,50%).

Augmentation de capital pour TUI ___

Le numéro un mondial du tourisme TUI sombrait de 12,11%, après avoir annoncé mardi une augmentation de capital pour rembourser une tranche supplémentaire de 671 millions d'euros d'aide publique obtenue de l'Etat allemand au début de la pandémie de Covid-19.

Le pétrole et le dollar plus forts ___

Les prix du pétrole étaient en hausse mercredi, poussés par les risques de rupture d'approvisionnement en hydrocarbures russes et de bons indices macroéconomiques venant des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.

Vers 13H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet gagnait 0,63% à 112,63 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin grimpait quant à lui de 0,85% à 113,34 dollars.

Le dollar américain repartait en hausse mercredi avec l'aversion du marché pour le risque, la livre britannique souffrant particulièrement après avoir bondi la veille. Vers 13H30 GMT, la livre perdait 0,66%, à 1,2410 dollar.

L'euro s'effritait de 0,27% à 1,0521 dollar.

Le bitcoin perdait 1,90% à 29.500 dollars.

afp/rp