PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les Bourses européennes chutent vendredi en début d'après-midi, à l'instar des contrats à terme ("futures") de Wall Street alors que l'escalade tant redoutée de la guerre commerciale se concrétise avec la riposte de la Chine à l'offensive douanière de Donald Trump.
Vers 14h, l'indice Stoxx Europe 600 plongeait de 5,3%, à 495,6 points. A Paris, le CAC 40 et le SBF 120 perdaient 4,5% chacun. Le DAX 40 lâchait 5,6% à Francfort, tandis que le FTSE 100 abandonnait 4% à Londres. Le CAC 40 s'inscrit maintenant en recul depuis le début de l'année.
En baisse modérée depuis l'ouverture, les marchés d'actions européens ont brusquement décroché à l'annonce de la réaction de la Chine aux nouvelles taxes douanières infligées au pays mercredi par l'administration Trump.
Le ministre chinois du Commerce a annoncé vendredi que le pays imposerait une taxe de 34% à tous les biens en provenance des Etats-Unis à partir du 10 avril, en représailles aux droits de douane contre Pékin du même montant annoncés par Donald Trump mercredi. La Chine a également indiqué qu'elle mettrait en place des contrôles à l'exportation pour certaines terres rares et qu'elle avait déposé une plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
A Wall Street aussi, la panique l'emporte. La Bourse de New York devrait ouvrir dans le rouge vif après avoir subi jeudi sa plus forte baisse depuis 2020. Le contrat à terme sur l'indice Dow Jones cède 3%. Celui sur le S&P 500 perd aussi 3% et celui sur le Nasdaq 100 perd 3,2%.
Signe de la tension qui saisit les marchés, l'indice de volatilité VIX du Chicago Board Options Exchange (CBOE), surnommé "l'indice de la peur" à Wall Street, bondit de 44%, à 43,35 points, soit son niveau le plus élevé depuis janvier 2020 et l'explosion de la crise du Covid.
Ce vent de panique secoue l'ensemble des actifs à risque. A Londres, le baril de Brent livrable en juin chute ainsi de 7,7%, à 64,70 dollars, soit son plus bas niveau depuis août depuis 2011, les investisseurs s'inquiétant des conséquences d'une éventuelle récession mondiale sur la demande d'or noir.
Dans ces circonstances, les investisseurs se ruent sur les actifs considérés comme des valeurs refuges tels que les emprunts souverains des pays jugés les plus sûrs ainsi que l'or.
Toujours vers 14h, le rendement du titre du Trésor américain à 10 ans, qui évolue en sens inverse de son prix, chutait de 14,9 points de base (1,49 point de pourcentage), à 3,887%, soit son plus faible niveau depuis septembre dernier.
Le rendement du Bund allemand de même échéance, référence à l'échelle européenne, s'effondre de 13,9 points de base, à 2,516%
A contrario, le cours de l'or grappille 0,6%, à 3.139,50 dollars l'once.
Dans ce climat extrêmement volatil, les investisseurs seront attentifs vendredi au rapport mensuel sur l'emploi américain ainsi qu'aux commentaires du président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, lors d'une conférence sur les perspectives économiques.
VALEUR A SUIVRE:
-BANQUES : les valeurs bancaires européennes sont frappées de plein fouet par l'escalade de la guerre commerciale. Les investisseurs s'inquiètent de l'impact de la baisse des taux et d'une potentielle récession mondiale sur les bénéfices des établissements financiers. Le titre Société Générale chute de 10,9%, celui de BNP Paribas, de 7,1%. A Londres, HSBC et Standard Chartered, très présentes en Asie, cèdent respectivement 6,5% et 7%. A Milan, UniCredit chute de 10% et Intesa Sanpaolo de 9%. A Francfort, Deutsche Bank dévisse de 9% et Commerzbank de 4,8%.
-SCOR (-10,8%): le réassureur a indiqué vendredi avoir été mis en examen en tant que personne morale dans le cadre d'une information judiciaire en France, tout en réfutant "vigoureusement la moindre responsabilité en lien avec cette affaire". Cette information judiciaire est "relative à des faits imputés à une association qui aurait tenté de faire obstacle à l'acquisition de Partner Re par le groupe Covéa en 2022", a expliqué Scor dans un communiqué.
-SODEXO (-10,3%): le groupe de restauration collective a confirmé vendredi ses objectifs financiers pour l'exercice en cours, qu'il avait abaissés le mois dernier en raison d'une croissance de son activité plus faible qu'attendu en Amérique du Nord au premier semestre.
-François Schott, Agefi-Dow Jones, fschott@agefi.fr, ed: LBO
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April 04, 2025 08:26 ET (12:26 GMT)