Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent dans le vert vendredi, poussées par un optimisme de retour parmi les investisseurs avec de premiers résultats d'entreprises éclatants dans le secteur technologique et des espoirs d'accalmie sur le front de la guerre commerciale.
En Europe, dans les premiers échanges, la Bourse de Paris gagnait 0,78%, Francfort 0,44%, Londres 0,14% et Milan 0,59%. Zurich prenait 0,26%.
"Des commentaires accommodants de membres de la Réserve fédérale (Fed), associés (aux espoirs) de désescalade des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, ont favorisé une reprise continue des marchés actions mondiaux", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
Des commentaires de la banque centrale américaine ont "rassuré les marchés en confirmant que la Fed serait prête à baisser les taux si le marché de l'emploi se dégradait", explique Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.
Les marchés profitent également des résultats éclatants d'Alphabet, la maison-mère de Google, publiés jeudi après-Bourse à New York.
Alphabet a fait état d'un bénéfice net de 34,5 milliards de dollars pour le seul premier trimestre, en hausse de 46% sur un an, bien plus qu'attendu.
"L'idée que l'intelligence artificielle contribue à générer des revenus et justifie les investissements devrait également raviver l'intérêt pour des valeurs liées à l'IA comme Nvidia, détournant l'attention de la guerre commerciale pour un temps", poursuit Mme Ozkardeskaya.
Les "Sept Magnifiques", le surnom donné aux grandes valeurs américaines du secteur technologique, ont toutes terminé en hausse jeudi à New York: Tesla (+3,50%), Alphabet (+2,57%), Amazon (+3,29%), Meta (+2,48%), Apple (+1,84%), Microsoft (+3,45%) et Nvidia (+3,62%).
L'optimisme a également gagné les marchés boursiers asiatiques.
La Bourse de Tokyo a terminé en nette hausse de 1,90%. A Hong Kong, l'indice Hang Seng gagnait 0,70%. L'indice composite de Shanghai restait proche de l'équilibre (-0,08%), celui de Shenzhen prenait 0,41%.
"Le manque de visibilité pour les mois à venir incite à la prudence", tempère cependant Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM, dans un contexte de tensions commerciales persistantes entre Washington et Pékin.
Les grands accords promis par Donald Trump pour mettre fin à la guerre commerciale tardent à prendre forme, alors que l'Europe prévient que tout compromis est "encore loin" et après que la Chine a nié jeudi jusqu'à l'existence de discussions.
"On ne va pas se cacher qu'on est encore loin d'un accord", a affirmé le ministre français de l'Economie Eric Lombard.
Le président américain, lui, ne cesse de promettre des "deals" rapides avec tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis.
Le dollar se reprend
L'optimisme est aussi à l'ordre du jour côté dollar sur le marché des changes comme sur le marché de la dette américaine.
Tous deux avaient fortement été pénalisés ces dernières semaines par une crise de confiance des investisseurs dans les actifs américains, fragilisés par la politique commerciale erratique de Donald Trump.
Vers 09H10, le billet vert prenait 0,40% face à la monnaie unique, à 1,1344 dollar pour un euro.
Pour Stephen Innes, analyste chez SPI AM, même si "ce rebond reste fragile", les investisseurs restent prêts à "lâcher le dollar à la moindre déclaration agressive de Trump", "c'est plus qu'un simple soulagement, c'est un premier signe de retour de l'appétit pour le dollar".
Le taux d'intérêt de l'emprunt à dix ans américain de référence, atteignait quant à lui 4,31% contre 4,32% la veille en clôture.
Le pétrole remonte légèrement
Le prix du pétrole rebondit timidement vendredi, "mais reste coincé entre l'optimisme commercial et les dysfonctionnements" de l'Opep+, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, estime Stephen Innes, analyste chez SPI AM.
"Le Kazakhstan a tout simplement ignoré les quotas de l'Opep+, affirmant que sa production suivra ses intérêts nationaux", poursuit-il, de quoi saper la confiance des investisseurs en une "gestion coordonnée de l'offre".
Vers 09H10, le Brent de la mer du Nord prenait 0,43% à 66,84 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI gagnait 0,50% à 63,11 dollars le baril.
afp/ck