Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales profitent d'un retour de l'appétit pour le risque des investisseurs, rassurés par une première trêve dans l'offensive commerciale de Donald Trump avec l'annonce d'un accord entre Washington et Londres.

Dans les premiers échanges en Europe, l'indice référence de la Bourse de Francfort, le DAX, prenait 0,62% peu après avoir touché son plus haut niveau en séance, à plus de 23.500 points.

Son dernier record en séance datait de mi-mars, avant l'annonce des droits de douane réciproques de Donald Trump qui ont secoué les marchés financiers.

La Bourse de Paris gagnait quant à elle 0,63%, Londres 0,32%, Milan 0,49% et Zurich 0,43%.

"Le président américain Donald Trump a ravivé l'appétit pour le risque sur les marchés mondiaux (...) avec l'annonce d'un cadre d'accord commercial entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni", commente Kelvin Wong, analyste marché chez Oanda.

Donald Trump a annoncé jeudi une première trêve dans son offensive commerciale mondiale sous la forme d'un compromis, qu'il a qualifié d'"historique", avec Londres.

Le président américain a assuré que le Royaume-Uni allait s'ouvrir davantage aux produits américains. Depuis Londres, le Premier ministre britannique Keir Starmer a parlé d'un accord "extrêmement important" pour l'industrie automobile et la sidérurgie britanniques.

Derren Nathan, responsable de la recherche actions chez Hargreaves Lansdown, note cependant "une certaine déception que les droits de douane de base de 10% soient maintenus, mais pour certains secteurs, la situation semble s'améliorer".

"L'annonce enthousiaste de Trump (...) a gonflé le moral des marchés, donnant à cet accord un poids plus important qu'il n'en a réellement", tempère également Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

Désormais, tous les regards sont tournés vers la réunion entre hauts responsables américains et chinois, qui se tiendra à Genève dans le week-end, une première depuis l'imposition par Donald Trump de droits de douane massifs sur les produits chinois et la riposte de Pékin.

"L'objectif n'est pas de conclure un accord commercial --cela prendra sans doute des mois, voire des années-- mais de désamorcer les tensions entre les deux pays", selon Ipek Ozkardeskaya.

"Dans le meilleur des cas, les discussions se passent bien, les deux pays s'engagent à trouver un accord raisonnable, les marchés (d'actions) grimpent lundi", ajoute-t-il. "Ou bien, les pourparlers échouent, Trump dérape dans ses propos, et on se réveille avec une nouvelle semaine mouvementée avec une vente massive d'actions et de dollars".

A l'approche des discussions sino-américaines, les places chinoises restent prudentes: dans les derniers échanges, l'indice hongkongais Hang Seng prenait 0,22% quand Shanghai cédait 0,28% et Shenzhen 0,64%.

Au Pakistan, la Bourse de Karachi se reprenait légèrement jeudi (+0,68%), au lendemain de la pire chute en une séance (-7,30%) de son indice de référence, le KSE 30, après des attaques au drone.

Commerzbank s'affirme

La deuxième banque privée allemande (+0,53% à Francfort) a annoncé vendredi un bénéfice net de 834 millions d'euros pour le premier trimestre, sa meilleure performance depuis 2011 de nature à renforcer sa position face à une tentative de prise de contrôle par UniCredit et à bien préparer une prochaine assemblée générale clé pour défendre son indépendance.

Le bitcoin garde le cap

Le bitcoin évolue à son plus haut niveau depuis fin janvier, au-dessus de la barre des 100.000 dollars, porté par l'appétit pour le risque des investisseurs après l'annonce de l'accord commercial entre Washington et Londres.

Vers 07H15 GMT, il gagnait 0,36% à 103.203 dollars.

Sur le marché des changes, le billet vert cédait 0,14% face à la monnaie unique, à 1,1245 dollar pour un euro.

Le pétrole profite de l'optimisme commercial

Les cours du brut s'affichent en légère hausse jeudi. Les investisseurs s'appuient "sur l'espoir que les discussions du week-end entre les États-Unis et la Chine contribuent à apaiser les tensions commerciales mondiales" et ravivent les perspectives de la demande, commente Han Tan, analyste chez Exinity.

Vers 07H15 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,56% à 63,19 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, prenait 0,55% à 60,24 dollars.

afp/al