Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux restent sur leurs gardes mercredi, au sixième jour des affrontements entre Israël et l'Iran, craignant que les Etats-Unis s'impliquent directement dans le conflit militaire aux côtés de l'Etat hébreu.
Sur les marchés d'actions, la Bourse de Paris reculait légèrement de 0,16% vers 12H40 GMT, Francfort cédait 0,32%, tandis que Milan (+0,09%) oscillait autour de l'équilibre et que Londres avançait légèrement de 0,16%.
A Wall Street, les contrats à terme des trois principaux indices laissaient présager d'une ouverture en légère hausse: le S&P 500 grappillait 0,16%, le Dow Jones 0,12% et le Nasdaq 0,24%.
"Le calme relatif qui règne en Bourse ne doit pas être interprété à tort comme le fait que les investisseurs ignorent le sujet" géopolitique, mais plutôt comme le fait qu'ils "continuent de penser qu'il y a un conflit limité" aux deux belligérants, jusqu'à preuve du contraire, a commenté Jochen Stanzl, analyste de CMC Market.
Toutefois, "la spéculation s'intensifie sur une éventuelle intervention militaire des États-Unis en Iran", a noté Fawad Razaqzada, analyste de marchés pour City Index.
La peur de voir le conflit entre Israël et l'Iran s'élargir est montée d'un cran mardi soir, après que Donald Trump a annoncé le contrôle total des Américains sur l'espace aérien iranien. Il a aussi appelé Téhéran à une "capitulation sans conditions".
Le locataire de la Maison-Blanche a également déclaré que les Etats-Unis "savent exactement où se cache le soi-disant +guide suprême+" iranien, l'ayatollah Khamenei, mais ne comptent pas "l'éliminer (le tuer!), du moins pour le moment".
Ce dernier a affirmé mercredi que l'Iran ne se rendrait pas, dans une déclaration lue à la télévision d'Etat. "Les Américains doivent savoir que toute intervention militaire de leur part entraînera assurément des dégâts irréparables", a ajouté l'ayatollah Khamenei, au pouvoir depuis 1989.
Le Royaume-Uni a ensuite annoncé l'évacuation d'Israël des familles de son personnel diplomatique.
"Si ces rumeurs se concrétisent, le pétrole pourrait bien poursuivre sa progression et, avec lui, le billet vert", estime Fawad Razaqzada.
"Il convient toutefois d'être prudent: le rebond du dollar américain pourrait facilement être de courte durée si l'ascension du pétrole n'est pas étayée par de véritables perturbations de l'offre", nuance l'analyste.
Du côté de l'or noir, vers 12H40 GMT, le cours du baril de WTI américain atteignait 75,11 dollars (+0,36%), et celui du baril de Brent de la mer du Nord à 76,69 dollars (+0,32%).
Le billet vert reculait de 0,29% face à la monnaie unique européenne, à 1,1513 dollar pour un euro. L'or était stable (+0,03%) à 3389 dollars l'once.
"Pour l'Europe, les craintes d'inflation liées à la hausse des prix de l'énergie dominant, cela pousse les rendements à la hausse sur l'ensemble du continent", a expliqué Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.
Sur le marché obligataire, l'emprunt allemand à dix ans, qui fait référence en Europe, se tendait à 2,52%. En comparaison, jeudi, avant le début des affrontements entre Israël et l'Iran, il a clôturé à 2,47%.
La Fed au second plan
"Le chaos qui règne au Moyen-Orient est le véritable moteur de la tendance" des marchés, selon Fawad Razaqzada, "même si les investisseurs attendent avec impatience la décision de la banque centrale américaine (Fed) ce (mercredi) soir".
Le Comité de politique monétaire de la Fed rendra sa décision à 18H00 GMT et son président, Jerome Powell, tiendra 30 minutes plus tard sa traditionnelle conférence de presse, particulièrement suivie par les investisseurs.
Le marché anticipe largement un statu quo sur les taux, laissés inchangés depuis décembre, entre 4,25% et 4,50%.
Airbus promet de choyer ses actionnaires
Airbus (+1,95% à Paris) a annoncé mercredi qu'il comptait mieux rémunérer ses actionnaires, en portant jusqu'à 50% le taux de distribution de ses bénéfices sous forme de dividendes, contre un plafond précédent fixé à 40%.
Tullow Oil dévisse à Londres
Le groupe pétrolier britannique Tullow Oil dévissait de 17,94% à Londres après que le média Sky News a rapporté l'échec des discussions quant à une fusion avec Meren Energy (anciennement Africa Oil Corporation).
afp/jh