Zurich (awp) - La Suisse reste très intéressante en 2017 pour les investissements immobiliers, selon une étude réalisée par Ernst & Young (EY). Pour 90% des personnes interrogées, le marché immobilier suisse est un site d'investissement attrayant, voire très attrayant, ce qui correspond à une baisse minime d'un point de pourcentage par rapport à l'année précédente, selon les résultats du Baromètre immobilier Real Estate de la société de conseil et d'audit. La Suisse reste privilégiée, même en comparaison directe avec d'autres pays européens.

Pour les surfaces de bureaux, plus de la moitié des investisseurs tablent sur des prix stables en 2017 pour les sites de tout premier ordre. Pour les emplacements de second ordre et périphériques, ils s'attendent pour la plupart à une baisse des prix.

Concernant l'immobilier résidentiel, 91% des investisseurs misent sur des prix stables ou haussiers pour les zones de premier ordre, mais une évolution stable pour les prix des sites de second ordre et périphériques. Selon Claudio Rudolf, associé et responsable des transactions de l'immobilier d'EY Suisse, les investisseurs se concentrent de moins en moins sur le segment à prix élevé: "La tendance est clairement aux logements abordables, petits et bien pensés. On parle d'affordable housing".

Les prix de l'immobilier hôtelier dans les zones de premier ordre sont considérés comme plus positifs que l'année précédente: 69% des investisseurs interrogés s'attendent à une stabilisation des prix et 11% à une hausse des prix. En revanche, ils ne voient pas la moindre lueur à l'horizon en ce qui concerne les sites périphériques: 78% des sondés anticipent une érosion des prix.

"Indépendamment du site, le segment de luxe dans l'hôtellerie souffre particulièrement, en raison également du franc fort. Les acteurs innovants qui se concentrent sur les zones urbaines et évoluent dans le segment de prix moyen ont en revanche de bonnes chances de dégager de bons rendements", explique Claudio Rudolf.

Par régions, les investisseurs qui optent pour un engagement immobilier privilégient la région de Zurich pour l'immobilier de bureau et les surfaces de vente. Les sites d'investissement de Genève et Bâle restent prisés.

La demande d'immeubles résidentiels ne fait pas apparaître de focalisation claire. D'après les personnes interrogées, les villes de Zurich et Lucerne (15% chacune) ainsi que Bâle et Berne concentreront les investissements en 2017. Suivent Genève et Lausanne avec 7% chacune et Lugano avec 5%.

PLACEMENT PRIVILÉGIÉ

Dans un contexte de taux faibles et de marchés boursiers volatils, les solutions de placement autres que l'immobilier sont rares, estiment les sondés, raison pour laquelle ils anticipent moins de transactions majeures au sein de leurs portefeuilles d'immobilier commercial par rapport à 2016. Une majorité (57%) des personnes interrogées ne pensent pas vouloir se détourner du secteur immobilier.

Concernant les facteurs qui influenceront le marché immobilier, 88% des sondés pensent que le changement démographique aura un impact significatif. L'évolution future des taux d'intérêt (74%), l'instabilité politique (71%), l'urbanisation (67%) et la numérisation (61%) sont également des thèmes que les investisseurs jugent importants en 2017.

Il règne cependant une grande incertitude. D'après Daniel Zaugg, la hausse des taux d'intérêt peu avant la fin de l'année a déstabilisé le marché immobilier. "Les investisseurs se demandent légitimement comment la situation va évoluer en 2017", a-t-il dit.

Une cinquantaine d'investisseurs, actifs sur le marché immobilier suisse ces dernières années, ont donné leur avis sur le marché immobilier pour 2017.

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