BHUBANESWAR, Inde (Reuters) - Au moins 288 personnes ont péri dans un accident ferroviaire en Inde, le pire survenu dans le pays depuis plus de vingt ans, ont annoncé les autorités samedi.

La catastrophe s'est produite vendredi vers 19h00 heure locale (13h30 GMT) lorsque le Coromandel Express, qui relie Calcutta et Chennai (ex-Madras), est entré en collision avec un autre train de passagers, le Howrah Superfast Express, qui relie Bangalore à Howrah, ont déclaré des responsables des Chemins de fer.

Un des trains a également heurté un train de marchandises stationné à proximité dans le district de Balasore, dans l'État d'Odisha, dans l'est du pays provoquant un enchevêtrement de wagons et faisant au moins 803 blessés.

Selon K. S. Anand, le responsable presse de la South Eastern Railway, la compagnie ferroviaire indienne, le bilan de l'accident de trains s'élève actuellement à 288 morts.

Anubha Das, un passager sorti indemne de la catastrophe, a déclaré qu'il n'oublierait jamais ce qu'il s'est passé. "Des familles écrasées, des corps démembrés et un bain de sang sur les voies", a-t-il raconté.

Des images vidéo montrent, elles, des wagons couchés à même le sol et des voies ferrées endommagées. Des équipes de secours étaient également à pied d'oeuvre pour tenter d'extraire des survivants des wagons et les transférer à l'hôpital.

"Nous avons vu un grand nombre de morts", a déclaré un témoin.

Un autre, impliqué dans les opérations de secours, a déclaré que les cris et les pleurs des blessés ainsi que ceux des proches des victimes étaient glaçants. "C'est horrible et déchirant", a-t-il dit.

L'agence de presse ANI, citant des sources, a rapporté que le Premier ministre, Narendra Modi, s'est rendu sur place. Il s'est entretenu avec les secouristes et a inspecté les décombres. Il devait ensuite se rendre dans les hôpitaux où ont été transférés les blessés.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président français Emmanuel Macron ont exprimé leurs condoléances.

"J'adresse mes sincères condoléances à la présidente Murmu, au Premier ministre Modi et au peuple indien après le tragique accident de train survenu en Odisha. La France est solidaire. Mes pensées vont aux familles des victimes", a écrit sur Twitter Emmanuel Macron.

LA SÉCURITÉ REMISE EN QUESTION

Les familles des personnes décédées recevront un million de roupies (12.000 dollars ou 11.187 euros), tandis que les blessés graves percevront 200.000 roupies et les personnes souffrant de blessures légères 50.000 roupies, a déclaré le ministre des Chemins de fer, Ashwini Vaishnaw. Certaines autorités locales ont également annoncé leur intention de verser des indemnités aux victimes de la catastrophe.

"Il s'agit d'un accident grave et tragique", a souligné devant la presse Ashwini Vaishnaw après avoir inspecté les lieux. "Nous nous concentrons entièrement sur les opérations de secours et d'assistance, et nous essayons de faire en sorte que les blessés reçoivent le meilleur traitement possible", a-t-il ajouté.

Pradeep Jena, un haut responsable de l'Etat d'Odisha, a déclaré sur Twitter que plus de 200 ambulances et près de 180 médecins sont mobilisés sur les lieux du drame.

L'Etat d'Odisha a décrété une journée de deuil ce samedi.

Selon les Chemins de fer indiens, le réseau du pays, monopole d'Etat, transporte de plus de 13 millions de personnes chaque jour. Les infrastructures sont cependant vétustes et présentent un bilan mitigé en matière de sécurité.

Jairam Ramesh, le chef du Congrès national indien, un parti d'opposition, a estimé que l'accident renforçait la raison pour laquelle la sécurité doit toujours être la priorité absolue du réseau ferroviaire.

En 1981, un accident ferroviaire avait fait près de 800 victimes avec le déraillement d'un train circulant sur un pont et tombé dans une rivière de l'Etat du Bihar.

(Reportage Abinaya Vijayaraghavan et Akriti Sharma, Jatindra Dash et Subrata Nag; version française Camille Raynaud, Claude Chendjou et Kate Entringer)

par Abinaya V et Jatindra Dash