Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole progressent mardi, sous l'effet des frappes militaires israéliennes à Gaza et des tensions en mer Rouge, qui font craindre des perturbations de l'approvisionnement de brut et de nouvelles sanctions américaines contre le pétrole iranien.

Vers 12h10, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, gagnait 1,22% à 71,94 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en avril, se relevait de 1,30% à 68,46 dollars.

Israël a promis mardi de poursuivre l'offensive à Gaza jusqu'au retour de tous les otages, après avoir mené dans la nuit les frappes les plus intenses depuis le début de la trêve le 19 janvier. Ces attaques ont fait au moins 330 morts, en majorité des enfants et des femmes, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le marché craint que le conflit "se propage" dans la région, souligne John Evans, analyste chez PVM Energy, ce qui affecterait l'approvisionnement en or noir.

Les Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont de leur côté revendiqué mardi leur troisième attaque en 48 heures contre des navires de guerre américains, malgré les frappes des Etats-Unis à leur encontre ce week-end.

Depuis novembre 2023, ils ciblent les navires qu'ils estiment liés à Israël, disant agir en solidarité avec les Palestiniens, ce qui perturbe le transport du pétrole en provenance du Moyen-Orient.

Les cours du brut ont également été portés par la déclaration de Donald Trump, "considérant les attaques des Houthis (...) comme des affronts directs de l'Iran", selon les analystes de DNB.

Le milliardaire a déclaré lundi sur sa plateforme Truth Social que l'Iran serait désormais "tenu pour responsable" de "chaque coup de feu" des Houthis "et en subira les conséquences", lesquelles seront "terribles".

Depuis son retour à la Maison Blanche, il a rétabli sa politique dite de "pression maximale" contre Téhéran, avec de nouvelles sanctions contre son secteur pétrolier, et menacé d'un recours à la force.

En cas de sanctions supplémentaires, "l'impact sur le marché pourrait être considérable", estime Ole Hvalbye, de SEB.

"Dans le pire des cas, si l'Iran perdait la totalité de ses 1,7 million de barils par jour d'exportations, et si l'Arabie saoudite ou d'autres grands producteurs ne compensaient pas immédiatement cette perte, les prix du pétrole pourraient théoriquement augmenter jusqu'à 10 dollars le baril", avance l'analyste.

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