Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales hésitent mardi, prises entre les espoirs de désescalade des tensions commerciales et les craintes sur l'économie mondiale causées par l'incertitude de la guerre commerciale, en pleine période de résultats d'entreprises.

En Europe, dans les premiers échanges, Paris prenait 0,12%, Francfort 0,49%, Milan 0,87% et Londres cédait 0,05%.

"Sur les droits de douane, les dernières nouvelles ont été plutôt positives à première vue, avec des responsables américains se montrant optimistes quant à d'éventuels accords commerciaux", commente Jim Reid, de la Deutsche Bank. "Le ton reste donc à la négociation, et non à l'escalade."

Toutefois, "il n'y a toujours pas de dialogue apparent entre les États-Unis et la Chine", souligne l'économiste.

Dimanche, le ministre américain des Finances, Scott Bessent, a défendu la politique de droits de douane de Donald Trump, qui bouleverse l'économie mondiale, y voyant un moyen de créer une "incertitude stratégique" afin de donner l'avantage aux États-Unis.

Invité lundi à réagir à ces propos, Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré que les États-Unis devraient "mener un dialogue avec la Chine sur la base de l'égalité, du respect et des bénéfices mutuels".

La Chine a également assuré lundi qu'aucun appel téléphonique n'avait eu lieu dernièrement entre le président Xi Jinping et son homologue américain, contrairement à ce qu'avait précédemment affirmé Donald Trump au magazine Time.

Dans les derniers échanges en Chine, l'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong perdait quelque 0,02%, l'indice composite de Shanghai cédait 0,11% et celui de Shenzhen 0,09%

La question des droits de douane, "tant qu'elle restera aussi centrale, devrait empêcher tout rebond durable des indices", estime Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.

En attendant, "pas de nouvelles de Trump, c'est une bonne nouvelle", affirme Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank, y voyant un adoucissement du ton de son administration.

La semaine est par ailleurs chargée en publications de résultats d'entreprises et d'indicateurs économiques avec mercredi les chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis en avril, le PIB au premier trimestre et l'indice PCE, la mesure de l'inflation privilégiée par la Fed.

Les investisseurs attendent aussi les résultats de quatre des "Sept Magnifiques", le surnom donné aux grandes valeurs américaines du secteur technologique, avec Meta et Microsoft mercredi et Amazon et Apple jeudi.

Ils pourraient "soit prolonger la dynamique actuelle, soit tout faire basculer", note Mme Ozkardeskaya.

L'automobile allemande dans le rouge

La marque de voitures de sport Porsche (-6,37%) a rapporté mardi une chute de 40% de son bénéfice d'exploitation au premier trimestre sur un an, à 760 millions d'euros.

Le groupe table désormais sur un chiffre d'affaires compris entre 37 et 38 milliards d'euros, contre 39 à 40 milliards initialement, en raison des droits de douane américains sur les voitures.

Les autres valeurs auto également dans la rouge, après les informations affirmant que Donald Trump va alléger les conséquences des droits de douane sur les constructeurs automobiles américains, affectés par des accumulations de taxes.

Mercedes-Benz perdait 1,78%, Volkswagen 1,12% et BMW 0,52% à Francfort vers 07H20 GMT.

Les pétrolières sombrent

Le géant pétrolier britannique BP (-2,93% à Londres) a vu son bénéfice divisé par plus de trois au premier trimestre, évoquant notamment "la volatilité" des marchés, causée par la guerre commerciale lancée par Donald Trump.

Dans un contexte de prix du pétrole en recul, le résultat a été pénalisé notamment par "des marges de raffinage plus basses" et un résultat "faible" dans la vente de gaz, a indiqué le groupe mardi dans un communiqué.

Dans son sillage, Shell perdait 0,59% à Londres et TotalEnergies 0,47% à Paris.

Les deux références mondiales du brut ont particulièrement souffert de la guerre commerciale.

Vers 07H20 GMT, le Brent de la mer du Nord perdait 0,88% à 65,28 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI, cédait 0,93% à 61,47 dollars.

Même constat côté gaz, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence européenne du gaz naturel, évoluant mardi à son plus bas niveau depuis juillet 2024, à 31,83 euros le mégawattheure (MWh).

afp/cw