Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole sont presque stables vendredi, partagés entre le regain d'optimisme des investisseurs concernant la guerre commerciale et des craintes d'une nouvelle accélération de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+).

Vers 09H00 GMT (11H00 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, reculait à peine de 0,08% à 66,50 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, cédait 0,06% % à 62,75 dollars.

Les cours de l'or noir "s'accrochent aux signes d'une détente potentielle des tarifs douaniers entre les États-Unis et la Chine", estime Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management.

Lundi, le président américain a reconnu devant la presse que les surtaxes de 145%, qu'il a lui-même imposées à Pékin, étaient "très élevées" et qu'elles allaient "baisser de façon substantielle".

Si la Chine a nié jeudi l'existence de discussions, Pékin a déclaré garder les "portes grandes ouvertes" à des discussions "sur un pied d'égalité".

Les Etats-Unis et la Chine étant les deux premiers consommateurs de pétrole au monde, une détente de la guerre commerciale entre ces deux pays serait perçue comme un facteur de hausse de la demande de brut.

Les "rumeurs laissant entendre que la réserve fédérale américaine pourrait baisser ses taux d'intérêt lors de sa prochaine réunion" favorise l'optimisme du marché, explique John Plassard, analyste chez Mirabaud, ce qui conforte les perspectives d'une demande de pétrole accrue.

Mais, le pétrole reste plombé par des incertitudes sur la politique de l'Opep+.

Les dissensions internes sur le respect des quotas semblent être la cause d'un changement de stratégie du groupe, mené notamment par l'Arabie saoudite.

L'Arabie saoudite avait déjà surpris le marché en annonçant augmenter plus que prévu sa production en mai "afin de discipliner les contrevenants aux quotas", souligne Ole R. Hvalbye, de SEB.

L'analyste constate que "cette mesure n'a pas réussi à contraindre le Kazakhstan", qui reste "le plus grand surproducteur du groupe", et a déclenché des discussions sur une nouvelle augmentation importante de la production en juin, qui ferait fortement chuter des cours déjà bas.

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