New York (awp/afp) - Les cours du pétrole se sont redressés mercredi, après leur effondrement de la veille, stimulés par l'arrivée de l'ouragan Francine en Louisiane ainsi que par des achats d'opportunité d'acteurs spéculatifs.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, s'est apprécié de 2,05%, pour clôturer à 70,61 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, a progressé de 2,37%, terminant à 67,31 dollars.

Mardi, le Brent était tombé à son plus bas niveau depuis décembre 2021.

Aux Etats-Unis, l'ouragan Francine devait toucher terre en Louisiane, à l'ouest de la Nouvelle-Orléans, dans la journée de mercredi, selon les services de météorologie nationale (NWS), qui ont fait état de vents soufflant jusqu'à plus de 180 km/h.

La région compte de nombreuses raffineries et lieux de stockage.

Le groupe britannique BP a suspendu la production sur son site de Port Allen, mais a dit ne pas s'attendre à ce que Francine ait causé des dommages significatifs à ses équipements offshore.

Shell continuait lui d'opérer la raffinerie de Norco et l'usine chimique de Geismar, également situées entre la Nouvelle-Orléans et Baton Rouge.

ExxonMobil et Chevron avaient déjà suspendu l'activité sur plusieurs de leurs plateformes en mer.

Le NWS prévoit que l'ouragan Francine soit rétrogradé en tempête tropicale peu après avoir touché terre, avec des vents moins violents.

"C'est plus un sujet pour l'offshore que l'onshore (installations à terre, NDLR), mais il faut garder un oeil dessus, parce que les ouragans peuvent faire des dégâts rapidement", a expliqué Stewart Glickman, analyste de CFRA.

"Je pense que les infrastructures du Golfe (du Mexique) peuvent encaisser (le passage de l'ouragan) sans grandes perturbations des flux" de pétrole, a jugé Robert Yawger, de Mizuho.

Pour cet analyste, l'ouragan Francine n'était pas seul responsable du sursaut des cours mercredi. Des opérateurs spéculatifs "se sont jetés à l'eau pour essayer de renverser la tendance", après plusieurs semaines de glissade des prix, selon lui.

Robert Yawger a notamment relevé d'importants flux d'achats sur des ETF, véhicules cotés qui permettent notamment d'investir dans un actif sans en détenir soi-même.

Tout à son rebond, le marché a passé outre le rapport de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), qui a mis mercredi en évidence un ralentissement des raffineries américaines et une contraction de la demande aux Etats-Unis.

Les intervenants attendent de pied ferme la publication jeudi du rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) sur le marché du pétrole, après ceux de l'EIA et de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mardi.

"Je m'attends à ce qu'ils réduisent leurs prévisions de demande davantage que l'Opep", prévient Robert Yawger, "ce qui pourrait accentuer la baisse" des cours.

Stewart Glickman estime, lui aussi, que l'affaissement de l'or noir n'est peut-être pas encore terminé. "Les risques sont à la baisse", note-t-il.

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