Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers européens sont attentistes vendredi, avant la publication des chiffres de l'emploi en novembre aux États-Unis. Des données qui fourniront une indication sur l'ampleur des futures baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Vers 09h20, Londres (-0,04%) et Francfort (-0,10%) faisaient du surplace. Paris et Milan prenaient 0,25%. Quant à la Bourse suisse, elle voyait son indice phare SMI abandonner 0,23% vers 09h45.
"Les investisseurs avancent prudemment avant le rapport sur l'emploi de cet après-midi", a commenté John Plassard, de Mirabaud Banque. Le rapport mensuel du ministère du Travail américain, attendu vers 14h30, doit offrir à la Fed un aperçu de l'état de l'économie des Etats-Unis avant la réunion de politique monétaire de l'institution les 17 et 18 décembre.
Ce critère est devenu pour la Fed un des paramètres les plus scrutés pour déterminer la suite de sa politique monétaire. Un marché du travail dynamique, signe de bonne santé de l'économie, diminue le besoin de baisser les taux directeurs. Au contraire, un ralentissement donnera plus de marge de manoeuvre aux banquiers centraux pour assouplir leur politique, ce qui est favorable aux actions.
Le consensus des analystes de Factset table sur un chiffre de 200.000 créations d'emplois en novembre, après celui tronqué d'octobre (12.000), affecté par l'effet des ouragans Milton et Hélène. Les analystes prévoient une stabilisation du chômage à 4,1%. "Si les données sont plus fortes que prévue, les récentes remarques pour l'instant ignorées du président de la Fed Jerome Powell (...) reviendront à la une et pourraient gâcher l'humeur", a souligné Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
Lors d'une discussion au siège du New York Times mercredi, M. Powell a qualifié l'économie américaine de "remarquablement forte", avec une croissance "plus forte que prévu", imposant à l'institution d'être "prudente" dans sa politique d'abaissement des taux.
Le Nikkei de Tokyo a lui aussi redoublé de prudence dans ce contexte, perdant 0,77% en clôture.
Vers 09h20, l'emprunt américain à dix ans restait lui stable, à 4,18%, au même niveau que la veille. Le dollar était lui aussi immobile, perdant 0,04% face à la monnaie unique européenne, à 1,0589 dollar pour un euro.
Les marchés continuent également de scruter l'actualité politique française. Le président français Emmanuel Macron doit recevoir vendredi plusieurs dirigeants politiques du pays, allant du PS aux LR en passant par ceux de son propre camp en vue de la formation d'"un gouvernement d'intérêt général" après la censure de celui de Michel Barnier mercredi.
Face à cette crise politique inédite, les marchés boursiers et obligataires français ont étonnamment bien résisté. "Il n'y a pas eu de psychodrame boursier après la censure. La réalité, c'est que le marché a parfaitement intégré qu'une crise de la dette en France est un scénario fantaisiste", a estimé Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
En Chine, les indices gagnaient du terrain dans les derniers échanges vendredi. Vers 8H10 GMT, Hong Kong prenait 1,57% et Shanghai 1,05%. Les investisseurs sont optimistes alors qu'une importante conférence économique doit se tenir la semaine prochaine en Chine, qui devrait donner plus de détail sur les plans de Pékin pour relancer la croissance.
Le bitcoin se replie
Le Bitcoin reprend son souffle, après avoir pulvérisé la veille la barre des 100'000 dollars pour la première fois de son histoire, puis dépassé dans la foulée le palier des 102'000 dollars. Vers 09h10, l'actif numérique phare s'échangeait à 98'215 dollars (-0,82%).
Sur le marché du pétrole, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain reculait de 0,21% à 68,16 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord perdait 0,20% à 71,94 dollars.
afp/vj