Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales profitent d'un agenda clairsemé lundi pour reprendre leur souffle, avant la réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed) en milieu de semaine, qui devrait retenir l'attention des investisseurs.
"Après une semaine d'effervescence autour de la trêve des droits de douane", les marchés marquent une pause "pour reprendre leur souffle avant le prochain feu d'artifice", résume Stephen Innes, analyste chez SPI AM.
Parmi les principaux indices de la cote du Vieux continent, le DAX de la Bourse de Francfort gagnait 0,84% tandis que le CAC 40 parisien cédait 0,51% vers 14H00 GMT. Londres était quant à elle fermée en raison d'un jour férié, à l'instar des principales bourses asiatiques.
Aux Etats-Unis, Wall Street a ouvert en baisse lundi, les investisseurs prenant des bénéfices pour profiter des plus-values après plusieurs séances de hausse.
Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 0,27%, l'indice Nasdaq perdait 0,58% et l'indice élargi S&P 500 lâchait 0,55%.
"Après (un) gros rebond, les marchés actions ont retrouvé des niveaux de valorisations assez confortables dans un environnement économique qui reste pourtant incertain", note Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France.
"Les actions mondiales (indice MSCI AC World, en dollars) ont enregistré neuf séances de hausse consécutives et une quatrième progression hebdomadaire d'affilée", souligne en effet Nathalie Benatia, macroéconomiste chez BNP Paribas AM.
Les principaux indices mondiaux s'inscrivent ainsi "au-dessus du niveau qui prévalait avant les annonces du 2 avril sur les droits de douane (+Liberation Day+), qui avaient provoqué le brusque recul des marchés", poursuit-elle.
Les économistes de Deutsche Bank expliquent cette remontée par la désescalade des tensions commerciales qui a permis aux marchés de se débarrasser "du stress de ces dernières semaines causé par les droits de douane de Trump".
Cette semaine, l'attention devrait se tourner vers les banques centrales, avec la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi et de la Banque d'Angleterre (BoE) jeudi.
Depuis décembre, les taux de la Fed se situent dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%, et le marché s'attend à ce qu'ils restent inchangés.
"Les prévisions de l'institution monétaire pour le mois de juin" seront toutefois scrutées, note Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
Sur le marché des devises, la monnaie unique s'octroyait 0,54% face au billet vert vers 14H00 GMT, à 1,1358 dollar pour un euro.
Le pétrole en berne
"Le brut est sous pression en raison de la dégradation des perspectives économiques mondiales, principalement alimentée par les différends commerciaux initiés par le président Trump, qui ont entraîné une révision à la baisse des attentes de demande", explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Dans ce contexte, l'annonce de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) d'augmenter sa production d'or noir en juin "a ajouté une pression supplémentaire sur les prix", poursuit-il.
Huit pays membres de l'Opep+ sur 22 ont déclaré samedi qu'ils sortiraient de terre 411.000 barils supplémentaires par jour le mois prochain, soit autant qu'en mai, alors que le plan de réintroduction initial prévoyait seulement 137.000 barils supplémentaires.
Vers 14H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord perdait 1,43% à 60,41 dollars et son équivalent américain, le WTI, cédait 1,61% à 57,35 dollars.
Les deux références mondiales du brut évoluent à proximité de leur plus bas niveau depuis début 2021.
"Avec une baisse du prix du pétrole de plus de 20% depuis le début de l'année, les prix de l'énergie sont devenus un facteur désinflationniste important, même si l'inflation reste supérieure à l'objectif" des banques centrales "dans la plupart des économies" développées, notent les économistes de Deutsche Bank.
L'aérien profite des prix du brut
La baisse des prix du pétrole profite "aux entreprises du secteur logistique et du transport aérien", commente Andreas Lipkow, analyste indépendant.
En Europe, vers 14H00 GMT, Air France-KLM prenait 2,89%, Lufthansa montait de 2,35% et Dassault Aviation de 1,29%.
Aux Etats-Unis, Delta Air Lines gagnait 1,76% et United Airlines 1,14%.
afp/cw