Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers gardent leur calme lundi, malgré l'escalade militaire au Moyen-Orient entre l'Iran et Israël, pariant sur le fait que le conflit ne dégénérera pas en un affrontement généralisé dans la région.
En Europe, vers 11H20 GMT, Paris prenait 0,73%, Francfort 0,33% et Londres 0,48%. Milan prenait 0,89%. En Suisse, le SMI abandonnait 0,17%.
Les contrats d'avant séance à Wall Street permettaient, eux, d'anticiper une ouverture en hausse.
Côté Asie, Hong Kong a terminé en hausse de 0,70% et Shanghai 0,35%. Tokyo a cédé 1,26%.
"Les investisseurs semblent parier sur un conflit qui restera limité, plutôt que sur une guerre généralisée", résume Neil Wilson, analyste de Saxo Markets.
"Il n'y a pas de mouvement de vente de panique", abonde Jochen Stanzl, analyste pour CMC Markets.
L'escalade militaire entre l'Iran et Israël se poursuit. Téhéran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes israéliennes, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes qui ont atteint son territoire pour la quatrième nuit consécutive.
Israël a de son côté dit viser en Iran des "dizaines" de sites de missiles sol-sol et des installations militaires dans l'ouest du pays. Ont aussi été bombardées la capitale et la ville sainte de Machhad à l'extrémité nord-est de l'Iran.
Mais les marchés financiers se gardent de toute réaction d'ampleur.
"Lorsque les tensions au Moyen-Orient s'intensifient, l'impact sur l'économie mondiale et les marchés passe par les prix de l'énergie", a relevé Thomas Mathews, analyste de Capital Economics.
Or, les prix du pétrole évoluaient en recul lundi en début de matinée, après une flambée jusqu'à 13% vendredi.
Vers 11H20 GMT, le cours du baril de WTI américain perdait 1,23% à 73,31 dollars, et celui du baril de Brent de la mer du Nord perdait 1,46% à 73,31 dollars.
Cela s'explique notamment par "un excédent d'offre de pétrole attendu" qui tempère la pression, explique Kathleen Brooks, directrice de recherche pour XTB. Plusieurs pays de l'Opep+ ont en effet déjà annoncé une hausse de la production de pétrole début juin.
Par ailleurs, "le président Trump semble avoir apaisé les craintes en déclarant que les deux parties pourraient parvenir à une résolution", ce qui rassure les marchés, relève Mme Brooks.
Le président américain, allié indéfectible d'Israël, a appelé dimanche les deux pays à "trouver un accord". Il a ajouté qu'il est "possible" que les États-Unis s'impliquent dans le conflit.
Dans ce contexte, l'or, valeur refuge par excellence en cas de tensions, n'était pas recherché. Vers 11H20 GMT, l'once reculait de 0,37%, à 3.419 dollars.
Même chose du côté des emprunts d'État, autre actif refuge. Vers 11H20 GMT, les rendements de l'emprunt à dix ans américain atteignaient 4,43%, contre 4,40% vendredi en clôture.
Côté change, le dollar reculait de 0,25% à 1,1585 dollar pour un euro.
Luca de Meo quitte Renault, pressenti chez Kering
Sur la Bourse de Paris, l'action Renault perdait plus de 7% vers 11H20 GMT, tandis que le groupe de luxe Kering bondissait de plus de 9%, au lendemain de l'annonce par Renault du départ de son directeur général Luca de Meo.
M. de Meo est pressenti pour prendre les rênes du géant de luxe Kering, qui n'a, pour le moment, rien confirmé ou démenti.
Ce départ est "indéniablement une mauvaise surprise" et "illustre, peut-être, à nouveau la difficulté pour l'automobile d'attirer et de retenir ses talents", selon les analystes d'Oddo Bhf.
Le groupe britannique de paris Entain s'envolait de 12,83% à 850 pence, sur la Bourse de Londres, après avoir amélioré ses prévisions annuelles pour BetMGM, co-entreprise qu'il détient avec le géant américain des casinos MGM, grâce à "une forte croissance du chiffre d'affaires dans les jeux et sports en ligne".
afp/al