Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent prudemment mardi: l'Europe fait preuve d'attentisme avant la publication des chiffres sur l'inflation américaine et la réunion de la BCE cette semaine, quand l'Asie digère de nouvelles annonces de Pékin sur la relance de l'activité économique chinoise.
Vers 09H40, Paris perdait 0,58%, Francfort 0,15% et Londres 0,49%. Milan cédait 0,35%.
"Neuf des dix plus grandes banques centrales (dans le monde NDLR) se réunissent ce mois", relève John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.
Les investisseurs attendent particulièrement la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi.
Avant cette réunion, "la plupart des acteurs du marché devraient adopter une attitude plutôt prudente" en Europe, estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.
Une nouvelle baisse de ses taux de 0,25 point est majoritairement attendue par les marchés, même si de nombreux investisseurs appellent à une réduction de 0,50 point compte-tenu de la croissance atone en zone euro.
L'inflation en Allemagne, première économie du continent, est restée stable en novembre, à 2,2% sur un an selon les chiffres officiels définitifs publiés mardi. Cette donnée devrait compter dans la décision de la BCE.
Les investisseurs attendent mercredi les chiffres de l'inflation pour novembre aux États-Unis, qui donnera elle aussi des indices sur la suite de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Cette dernière se réunira les 17 et 18 décembre.
Dans ce contexte, le taux obligataire à dix ans américain était stable par rapport à la veille en clôture, à 4,20% vers 09H40. A deux ans, il était à 4,12%, stable également.
En Asie, les marchés ont digéré les dernières annonces de relance de Pékin lundi.
Les membres du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, organe de décision clé, ont annoncé vouloir poursuivre la relance de l'activité économique du pays et adopter "une politique monétaire légèrement assouplie".
L'économie chinoise est atone depuis plusieurs mois, sur fond de demande faible et d'activité au ralenti.
Les Bourses du pays ont brièvement salué ces annonces, avec des bonds de plus de 2%, avant de modérer leurs gains en deuxième partie de séance.
Shenzen a fini en hausse de 0,75% et Shanghai a avancé de 0,59%.
Hong Kong a perdu 0,50%.
"Les investisseurs attendent de voir si les mesures de relance iront au-delà des dépenses d'infrastructure habituelles pour inclure des mesures fiscales qui soutiennent la consommation", explique Stephen Ines, analyste de SPI Asset Management.
Reste que "les autorités semblent avoir pris conscience du problème de la faiblesse de la demande", relèvent les analystes de Natixis.
Les incertitudes continuent en outre de peser, notamment sur le plan géopolitique.
"En quelques jours, nous avons assisté au vote du gouvernement français, à la déclaration de la loi martiale en Corée du Sud, à l'annulation des élections en Roumanie et à l'effondrement du régime d'Assad en Syrie", commente Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank.
L'or et le pétrole reprennent leur souffle
Le marché du pétrole reprenait son souffle après avoir été dopé la veille par la chute du dirigeant syrien Bachar al-Assad.
Vers 09h40, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain reculait de 0,20% à 68,23 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,13% à 72,04 dollars.
L'or restait stable à 2662 dollars l'once (+0,07%), après avoir aussi grimpé lundi.
Le bitcoin atteignait 97'366 dollars (+0,44%)
Delivery Hero s'allège
Le livreur de repas allemand Delivery Hero plonge (-9,33% à Francfort) après l'entrée en Bourse réussie, à Dubaï, de sa filiale Talabat. Il s'agit de la plus grande introduction en bourse de l'année pour le secteur. Delivery Hero a cédé 20% de sa participation dans Talabat.
Talabat, qui a des activités principalement dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, a vu son titre bondir de 7,5% à 1,72 dirham (0,44 euro) lors des premiers échanges à la Bourse de Dubai, au-dessus du prix d'offre de 1,60 dirham. Delivery Hero a levé près de deux milliards d'euros en cédant sa participation dans Talabat.
afp/ck