Washington (awp/afp) - Les cours du pétrole ont nettement reculé jeudi après que Donald Trump a invité l'Arabie saoudite et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à faire baisser les prix, tandis que les actions conservaient une dynamique positive.
"Je vais demander à l'Arabie saoudite et l'Opep de baisser le coût du pétrole, je suis d'ailleurs franchement surpris qu'ils ne l'aient pas fait avant l'élection. Ne pas le faire n'était pas franchement une preuve d'amour. Si le prix était plus bas, la guerre en Ukraine serait aussitôt terminée", a estimé M. Trump lors d'une allocution en ligne devant un parterre de grands patrons à l'occasion du Forum économique mondial de Davos.
En légère hausse avant la déclaration du président américain, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, a perdu 0,90% à 78,29 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, a reculé de 1,09% à 74,62 dollars.
Les marchés d'actions étaient de leur côté orientés à la hausse.
A Wall Street, le Dow Jones a gagné 0,92% et l'indice Nasdaq, à coloration technologique, a grappillé 0,22%.
L'indice élargi S&P 500 a lui progressé de 0,53% pour culminer à 6.118,71, son record en clôture. Au cours de la journée, il a aussi établi un nouveau plus haut en séance.
En Europe, la journée a également été positive: Paris a gagné 0,70%, Francfort 0,74%, Londres 0,23% et Milan 0,72%. A Zurich, le SMI a avancé de 0,47%.
La séance européenne a surtout été attentiste, le discours de Donald Trump n'ayant commencé qu'à 16H GMT, soit peu avant la clôture des marchés du Vieux continent (à 16H30 GMT).
Sur la place américaine, "les marchés (d'actions) n'ont pas vraiment évolué" suite à la prise de parole de M. Trump, souligne auprès de l'AFP Angelo Kourkafas, d'Edward Jones.
Le chantre de "l'Amérique d'abord" a réitéré ses menaces de hausses des droits de douane et d'un protectionnisme accru envers les grands partenaires commerciaux.
Il a aussi "exigé que les taux d'intérêt baissent immédiatement", ajoutant qu'ils "devraient baisser partout dans le monde".
Donald Trump a également répété qu'il jugeait normal que les responsables de la Réserve fédérale (Fed) l'écoutent car "je connais bien mieux les taux d'intérêt qu'ils ne les comprennent".
"Le marché sait que le président ne contrôle pas les taux d'intérêt", a souligné auprès de l'AFP Patrick O'Hare, de Briefing.com.
La prochaine réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) est prévue mardi et mercredi prochain et devrait se conclure par un maintien des taux à leur niveau actuel, alors que l'inflation a repris de la vigueur en fin d'année 2024 et que le marché du travail, l'autre priorité de la Fed, reste très solide.
Sur le marché obligataire, vers 22H15 GMT, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans s'établissait à 4,64% contre 4,61% la veille en clôture, "ce qui est encore bien inférieur à son taux élevé (4,80%) de la semaine dernière", a souligné M. O'Hare.
Le billet vert se stabilisait, reculant de 0,02% à 1,0418 dollar pour un euro.
Les semi-conducteurs lâchés ___
Les entreprises du secteur des semi-conducteurs ont globalement évolué dans le rouge, plombées après que le géant sud-coréen SK Hynix, fournisseur du géant américain des puces Nvidia, a publié des résultats trimestriels jugés insuffisamment impressionnants.
A l'ouverture, à New York, Nvidia a lâché 1,34%, avant d'effacer ses pertes, clôturant à 0,10%.
Advanced Micro Devices (AMD) a reculé de 0,57% et Broadcom de 0,26%. En Europe, ASML a cédé 4,38%, BE Semiconductor Industries 5,02% et ASM 2,74%.
Journée noire pour Puma ___
Le géant de l'habillement sportif allemand Puma a plongé de 22,81% à Francfort après avoir publié des résultats annuels préliminaires décevants.
L'entreprise a fait état d'un résultat d'exploitation au même niveau que l'exercice précédent (+622 millions d'euros) et d'un bénéfice net de 282 millions d'euros, en baisse par rapport aux 305 millions d'euros en 2023 et moins qu'attendu par les analystes.
Dans ce contexte, le groupe a annoncé le lancement d'un programme de "réduction des coûts".
Ailleurs à la cote européenne, JD Sports a lâché 1,54%, Marks & Spencer 1,92%, H&M 0,70% et Associated British Foods, qui détient Primark, a abandonné 2,97%.
afp/rp