New York (awp/afp) - Les marchés ont profité d'une séance sans rebondissement mardi, avant de se tourner de nouveau vers le feuilleton politique français mercredi pour l'examen des motions de censure déposées par la gauche et l'extrême droite.

En Europe, la Bourse de Londres a gagné 0,56%, Milan 1,03% et Paris 0,26%. A Zurich, le SMI a grignoté 0,04%.

L'indice vedette allemand, le Dax, a quant à lui terminé en hausse de 0,42%, franchissant pour la première fois le seuil des 20.000 points, en séance et en clôture, battant ses records.

C'est pour autant "une séance d'attente", résume Florian Roger, responsable des stratégies d'investissement chez BNP Paribas.

"Le marché a en tête que la situation politique française va revenir au premier plan mercredi et en fin de semaine, les chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis permettront de donner plus d'informations sur ce que la Réserve fédérale (Fed) fera en décembre", lors de sa prochaine réunion, poursuit-il.

En France, le débat suivi d'un vote sur les motions de censure déposées par la gauche et l'extrême droite contre le gouvernement de Michel Barnier débutera mercredi à 16H00.

La censure est réclamée par 325 députés, largement plus que les 288 nécessaires pour faire tomber le Premier ministre et son gouvernement.

Sur le marché obligataire, "la dette française résiste bien", estime M. Roger. Le rendement de référence à dix ans atteignait 2,90% contre 2,91% la veille en clôture. Son équivalent allemand évoluait à 2,06%, contre 2,03% lundi.

A New York, l'indice élargi S&P 500 a grignoté 0,05% et enregistré un troisième record d'affilée, l'indice Nasdaq (+0,40%) atteignant un second sommet consécutif, tandis que l'indice Dow Jones a cédé 0,17%.

"Il ne se passe pas grand-chose, et cela se reflète sur le marché", a observé Kim Forrest, de Bokeh Capital Partners. "Mais on reste orienté à la hausse parce qu'il semble qu'on ne se dirige pas vers la récession qu'on nous annonçait il y a deux mois."

Les investisseurs ont bien accueilli le rapport JOLTS du ministère américain du Travail, qui a mis en évidence une hausse des offres d'emplois en octobre, supérieure aux projections des économistes.

Mais beaucoup ont scruté la publication au-delà, et relevé notamment que les nouvelles offres d'emplois (à distinguer de celles déjà publiées) étaient tombées au plus bas depuis près de quatre ans.

Les embauches ont aussi reculé par rapport au mois précédent. Elles sont désormais sensiblement inférieures aux niveaux de 2023.

"Les données du rapport JOLTS offrent un terrain propice à la Fed pour assouplir encore sa politique monétaire" ce mois-ci, a estimé Samuel Tombs, de Pantheon Macroeconomics.

ASML persiste et signe ___

Le géant néerlandais des équipements pour l'industrie des semi-conducteurs ASML (+2,08% à Amsterdam) a maintenu ses prévisions, ne voyant pas d'impact des nouvelles restrictions à l'exportation annoncées lundi par Washington vers l'industrie chinoise des puces.

Feintool ferme une usine en Allemagne, 200 postes touchés ___

Le groupe industriel bernois Feintool (-4,52% à Zurich) a annoncé la fermeture d'une de ses usines en Allemagne en raison des conditions de marché difficiles dans l'automobile, qui affectent la production de véhicules électriques, touchant quelque 200 postes.

A la cote allemande, Mercedes-Benz (-2,53%) a reculé après des avis négatifs d'analystes d'UBS et de Barclays. Porsche (-0,61%) a pâti d'un abaissement de la note par UBS.

Volkswagen (-0,37%) complète le tableau. Près de 100.000 salariés de la marque phare VW ont pris part à la première grève d'avertissement organisée par le syndicat IG Metall, représentant quasiment l'intégralité des employés, après l'annonce de plans de la direction visant à réaliser d'importantes économies.

Le pétrole grimpe ___

Les cours du pétrole se sont cabrés après que plusieurs médias ont fait état d'un possible nouveau report de l'augmentation de production de l'alliance Opep+ pour tenir compte d'un risque de déséquilibre du marché en 2025.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a gagné 2,52%, pour clôturer à 73,62 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en janvier a pris 2,70%, à 69,94 dollars.

Le billet vert s'effritait de 0,10% par rapport à la monnaie unique, à 1,0510 dollar pour un euro.

afp/rp