MOSCOU, 7 décembre (Reuters) - Les compagnies pétrolières russes ont été reçues mercredi au ministère de l'Energie à Moscou pour discuter d'une réduction de la production, conformément à l'accord avec l'Opep que la Russie s'apprête à finaliser, mais aucun quota ne leur a été signifié.

Au cours d'un entretien d'une heure avec le ministre Alexandre Novak, les représentants de Lukoil, Gazprom Neft, Tatneft, Novatek et Surgutneftegaz ont exprimé leur soutien à une baisse concertée de production visant à réduire l'engorgement du marché mondial, a déclaré Olga Galant, porte-parole du ministère.

Alexandre Novak sera samedi à Vienne pour rencontrer les pays de l'Opep et des producteurs non membres de l'organisation après l'accord sur une réduction de sa production annoncé le 30 novembre.

Rosneft, la première compagnie pétrolière russe, était représentée par son vice-président Andreï Chichkine et non son directeur général Igor Sétchine, qui était hostile à une coopération avec l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

"Toutes les compagnies ont apporté leur soutien à nos propositions pour une limitation de la production de pétrole", a dit Olga Golant à la presse après la rencontre. Alexandre Novak livrera davantage de précisions à Vienne, a-t-elle ajouté.

La Russie, dont la production pétrolière a atteint un nouveau record de l'ère post-soviétique à 11,21 millions de barils par jour en novembre, s'est engagée à la réduire de 300.000 bpj dans le courant du premier semestre 2017. D'autres pays non Opep devraient également s'engager à baisser leur production de 300.000 bpj au total.

Vagit Alekperov, directeur général de Lukoil, la deuxième compagnie russe, a déclaré que la discussion avait porté sur l'accord avec l'Opep mais qu'aucune décision n'avait été encore prise sur les modalités de la baisse de production. Le ministère, a-t-il dit, n'a pas émis de recommandations pour des quotas.

La semaine dernière, Alexandre Novak avait déclaré sans autre précision que toutes les compagnies russes contribueraient dans des proportions égales.

Le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan, deuxième et troisième plus importants producteurs de l'ex-URSS après la Russie, prévoient également de participer à la réunion de samedi à Vienne.

Le Kazakhstan a officiellement relancé mercredi son projet d'exploitation du gisement géant de Kashagan, qui devrait produire 8,9 millions de tonnes de pétrole en 2017, soit 192.000 barils par jour.

Le Turkménistan, autre ex-République soviétique, ne sera pas représenté à Vienne "car le Turkménistan n'est pas un producteur important", a dit une source gouvernementale à Reuters.

L'accord élaboré par l'Opep vise à réduire l'offre mondiale de brut pour redresser les prix après leur chute entamée à la mi-2014. Le ministre russe des Finances, Anton Siluanov, a estimé mercredi qu'un prix du baril moyen de 50 dollars en 2017 permettrait d'apporter des recettes supplémentaires de 1.000 milliards de roubles (14,6 milliards d'euros) au budget russe. (Denis Pinchuk et Oksana Kobzeva, avec la contribution de Marat Gurt et Mariya Gordeyeva, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : NK Lukoil PAO, NOVATEK OAO, Gazprom Neft' PAO, NK Rosneft' PAO