Londres (awp/afp) - L'or, valeur refuge en temps d'incertitudes, a atteint mardi un nouveau record après des frappes israéliennes meurtrières sur Gaza, les plus intenses depuis le début de la trêve le 19 janvier.
Israël a promis mardi de poursuivre l'offensive à Gaza jusqu'au retour de tous les otages, après avoir mené dans la nuit des frappes ayant fait au moins 330 morts, en majorité des enfants et des femmes, selon le ministère de la Santé du Hamas.
L'once d'or a grimpé vendredi jusqu'à un sommet historique de 3.028,46 dollars, dépassant son record de vendredi dernier.
Vers 10H10 GMT (11H10 à Paris), elle prenait 0,79% à 3.024,31 dollars.
Cet "effondrement du cessez-le-feu à Gaza", estiment les analystes d'UBS, se couplent avec les tensions en Ukraine.
Un appel est prévu mardi entre les présidents russe et américain, Vladimir Poutine et Donald Trump, où les deux dirigeants doivent évoquer le conflit en Ukraine et la "normalisation" des relations russo-américaines.
"Outre les troubles géopolitiques, l'or a bénéficié de la baisse du dollar américain", "des nouvelles anticipations de baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) et des craintes liées aux droits de douane américains", ajoutent les analystes.
Le marché s'attend à ce que la Fed, qui se réunit à partir de mardi, laisse mercredi ses taux d'intérêts inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.
Mais les ventes au détail en février aux Etats-Unis sont ressorties en dessous des attentes des analystes lundi, ce qui pourrait être un signe d'un ralentissement de la première économie mondiale.
Si ce phénomène se confirme, il motiverait une accélération des baisses de taux de la Fed.
A ce stade, "les économistes prévoient deux baisses de taux d'ici la fin de l'année, tandis que les traders en anticipent trois" aux Etats-Unis, précise Kathleen Brooks, de XTB.
Par ailleurs, ajoute l'analyste, "les perspectives de dépenses élevées" de l'Union européenne en matière de défense (en particulier un possible plan d'investissement géant de l'Allemagne) "améliorent les attentes de croissance européenne", ce qui "continue de soutenir l'appréciation de l'euro par rapport au dollar".
En conséquence, le billet vert baisse de 0,23% par rapport à l'euro, à 1,0948 dollar, après avoir touché un plus bas depuis octobre face à la monnaie unique européenne, à 1,0955 dollar.
La devise américaine reflue également de 0,06% face à la livre, à 1,3000 dollar, évoluant à ses plus bas niveaux depuis novembre.
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