PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes progressent à mi-séance vendredi, la remontée des cours du pétrole et l'espoir d'un accord sur l'après-Brexit l'emportant face aux doutes sur la disponibilité rapide en grande quantité du vaccin de Pfizer-BioNTech contre le coronavirus.

Les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis pourraient toutefois influencer la suite de la séance.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais suggèrent pour l'instant une progression de 0,3% à 0,4%.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,28% à 5.589,99 points vers 11h45 GMT après un pic de plus de neuf mois à 5.616,62. A Londres, le FTSE 100 prend 0,9% et a inscrit un plus haut de neuf mois, tandis qu'à Francfort, le Dax, moins exposé au secteur de l'énergie, est pratiquement inchangé.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,16%, le FTSEurofirst 300 de 0,25% et le Stoxx 600 de 0,24%. Ce dernier et le CAC 40 affichent pour l'instant une quasi-stabilité sur l'ensemble de la semaine après quatre hausses hebdomadaires d'affilée.

A Wall Street, le Nasdaq Composite a inscrit un record jeudi, grâce entre autres la poursuite des discussions au Congrès sur un nouveau plan de relance de l'économie américaine. Un plan très attendu alors que le rapport mensuel du département du Travail devrait confirmer le ralentissement de la reprise avec, selon le consensus Reuters, moins de 500.000 emplois créés en novembre.

Parallèlement, les décisions de l'Opep+ sur la remontée lente et progressive de sa production de brut favorisent la hausse du prix du baril.

Ces deux facteurs relèguent au moins provisoirement au second plan la crainte d'un déploiement plus lent qu'anticipé du vaccin contre le COVID-19 de Pfizer et BioNTech.

Le contexte demeure ainsi favorable à la prise de risque, et en premier lieu aux actions: selon les chiffres hebdomadaires de Bank of America et EPFR, les fonds d'actions ont encore engrangé la semaine dernière 9,7 milliards de dollars d'afflux net, ce qui porte à 115 milliards leur collecte en quatre semaines, un record.

VALEURS EN EUROPE

Le secteur du pétrole et du gaz affiche, et de loin, la meilleure performance du jour, avec un gain de 2,34% pour son indice Stoxx. A Paris, Total prend 2,29%, CGG 5,95% et TechnipFMC 5,54%, la plus forte hausse du SBF 120.

Egalement dans le peloton de tête de l'indice, Dassault Aviation bondit de 5,37%, profitant des avancées dans les négociations en vue d'une commande de 48 Rafale par l'Indonésie, un contrat estimé à cinq milliards d'euros par Credit Suisse.

A la baisse, BioNTech perd 4,32% à Francfort après la révision à la baisse des prévisions de production de vaccins pour les prochaines semaines.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est pratiquement inchangé dans l'attente des chiffres de l'emploi, à 0,9294%, interrompant la hausse liée à l'anticipation d'un plan de relance massif susceptible de faire monter l'inflation.

Les rendements de la zone euro sont eux aussi quasi stables, à -0,555% pour le Bund allemand à dix ans.

Ce dernier n'a quasiment pas réagi à l'annonce d'une hausse de 2,9%, plus forte qu'attendu, des commandes à l'industrie en Allemagne en octobre.

CHANGES

Le dollar recule pour la quatrième séance consécutive face à un panier de devises de référence (-0,14%) et accuse désormais un repli de plus de 1,3% depuis le début de la semaine.

L'euro est au contraire l'un des grands gagnants de la semaine: à 1,2172 dollar, il gagne près de 0,3% sur la journée et plus de 1,7% sur la semaine. Une hausse qui n'est pas sans inquiéter certains investisseurs, comme les stratèges de Barclays, pour qui une poursuite de la hausse de la monnaie unique "pourrait commencer à handicaper la reprise des bénéfices des entreprises européennes".

La livre sterling, elle, s'est brièvement orientée à la hausse face au dollar et à l'euro après les déclarations d'un responsable européen parlant d'un accord "imminent" entre Londres et Bruxelles sur l'après-Brexit, mais elle a vite effacé ses gains.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est en nette hausse et le prix du baril de Brent se rapproche de la barre des 50 dollars au lendemain du compromis entre grands pays producteurs pour ne remonter que légèrement leurs pompages à partir du mois prochain.

Le Brent gagne 1,54% à 49,46 dollars le baril après un pic à 49,92, son plus haut niveau depuis début mars, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,62% à 46,38 dollars.

L'un et l'autre devraient enregistrer leur cinquième semaine consécutive de hausse.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand