Davantage de concentration à prévoir sur la filière aurifère ? Les opérations de cessions et de fusions-acquisitions caractérisent parfaitement les cycles des commodités. Peu importe la matière première, les opérations d’acquisitions se multiplient durant les phases de croissance (hausse des cours des matières premières, hausse des marges, hausse des investissements etc.) tandis que les cessions surviennent durant les phases de contraction (baisse des cours des matières premières, assainissement des bilans, manque de visibilité etc.).

Dans une note mensuelle, Bernstein souligne que la marge opérationnelle des minières aurifères atteint des sommets, une condition propice à la concentration du secteur. De nouvelles opérations de concentration, comme celles visant Randgold Ressources en 2018 (initiée par Barrick Gold pour $6 milliards) ou plus récemment Goldcorp en 2019 (acheté par Newmont Corporation pour $12.9 milliards) pourraient ainsi voir le jour.

Evolution historique de la marge opérationnelle de l'industrie de l'or - source : Bernstein
L’EIA moins pessimiste, l’OPEP+ poursuit les efforts, mais sans faire de zèle. L’Agence d’information sur l’énergie (EIA) relève ses prévisions de prix concernant les prix du brut cette année, en tablant sur un prix moyen de 34.14 USD pour le WTI cette année. Cette révision résulte de la dégradation de la production US, qui devrait s’établir autour de 11.56 millions de barils par jour (mbj) en 2020, contre une cadence de 13 mbj en début d’année.

Réunis le week-end dernier en visioconférence, les pays membre de l’OPEP+ se sont entendus pour prolonger l’accord de réduction de l’offre pétrolière d’un mois. Toutefois, compte tenu de la remontée spectaculaire des cours du brut, l’Arabie Saoudite a déclaré que ces réductions supplémentaires ont porté leur fruit et qu’elles diminueront progressivement dans les mois à venir. Riyad va ainsi augmenter sa production dès le mois de juillet jusqu’à son quota fixé par l’OPEP.

Historique de l’évolution de la production de pétrole de l’Arabie Saoudite (en mbj) – source EIA

Prochaine matière première à franchir la ligne du zéro absolu ? Il n’y a pas que le pétrole qui fut chahuté par une demande annihilée par le Covid-19 dans un marché déjà sur-approvisionné. L’industrie du gaz naturel traverse elle aussi l’une des pires crises de son histoire en étant déjà fragilisée par des stocks élevés du fait d’hivers relativement cléments ces dernières années.

Les prix du gaz enregistrent par conséquent un plongeon important et ne peuvent compter sur une alliance de producteurs pour soutenir les prix. A New York, les contrats à terme à échéance juillet se négocient à 1.7 USD par million de BTU (british thermal units), un prix divisé par trois en cinq ans.