Londres (awp/afp) - Les valeurs alimentaires ont changé de tendance ces derniers jours par rapport à la semaine précédente, avec une chute marquée du cours du sucre, qui avait jusqu'à présent bien résisté, tandis que le cacao et le café se sont maintenus.
En cause, la hausse du dollar, mais également une progression de l'offre à travers les marchés des matières premières alimentaires.
-Sucre-
Les cours du sucre ont reculé fortement pour atteindre jeudi leur plus bas en six mois, à 484 dollars la tonne de sucre blanc à Londres et 17,84 cents la livre de sucre brut à New York.
"La chute du sucre s'explique par la hausse du dollar propulsé par la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a annoncé une hausse de son taux directeur et s'est montré prête à le relever à nouveau à trois reprises en 2017", a expliqué Nick Penney, de Sucden Financial Research.
La monnaie américaine, qui sert d'étalon à la plupart des matières premières, pénalise donc les investisseurs utilisant d'autres devises quand elle se renforce.
Selon l'analyste, le sucre, qui se plaçait pour l'instant parmi les plus fortes hausses de l'année sur les marchés financiers, a été fortement affecté par ce signal négatif.
"Il faut également prendre en compte les estimations de déficit pour la récolte 2016-2017, qui ont été revues à la baisse, mais pas seulement. De plus en plus d'observateurs s'attendent à ce qu'il y ait une légère surabondance de l'offre pour la saison prochaine", ont noté les analystes de Commerzbank.
Cacao
Les cours du cacao ont atteint lundi à Londres leur niveau le plus bas depuis près de trois ans, à 1.714 livres sterling la tonne, avant de remonter.
Depuis leurs plus hauts atteints en juillet, les cours du cacao ont reculé de près de 30%.
"Tout le monde s'attend encore à ce que la récolte soit abondante cette année, mais la chute a été très marquée", a rappelé Jack Scoville, de Price Future Groups.
"La Côte d'Ivoire a d'ailleurs pris des mesures pour aider les producteurs qui vont être affectés par la baisse des prix, tant la récolte attendue en Afrique de l'Ouest est abondante", a-t-il noté.
Par ailleurs, l'impact du dollar se faisait également sentir. Les investisseurs préféraient vendredi les contrats à terme proposés à Londres et libellés en livre sterling que ceux des marchés de New York, qui s'échangent en dollars.
Du côté de l'industrie, les professionnels tentent de rassurer les marchés.
"On a assisté à un ajustement naturel du marché", a expliqué Antoine de Saint-Affrique, patron du chocolatier suisse Barry Callebaut, à l'AFP. Selon lui, la hausse de la consommation dans des pays en voie d'urbanisation va soutenir la demande en cacao sur le long terme.
Café
Les cours du café sont également resté stables, enregistrant même une légère hausse.
"En fin de semaine, les cours ont été pénalisés par la hausse du dollar, mais de façon modérée par rapport à l'ampleur de la hausse du billet vert. Les producteurs brésiliens ont restreint leur offre, et les producteurs d'Amérique Centrale ont fait de même, car la baisse des prix sur les contrats à terme rend une vente aux cours actuels moins intéressante", a commenté Jack Scoville.
Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mars valait 2.074 dollars vendredi à 16H35 GMT, contre 2.002 dollars le vendredi précédent à 16H15 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mars valait 141,45 cents, contre 137,60 cents sept jours auparavant.
A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mars valait 488,70 dollars, contre 515,50 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mars valait 18,08 cents, contre 19,35 cents sept jours auparavant.
A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mars valait 1.182 livres sterling, contre 1.779 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mars valait 2.192 dollars, contre 2.213 dollars sept jours plus tôt.
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