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Londres (awp/afp) - L'or était à la peine au fil de la semaine, après avoir touché lundi un plus bas depuis neuf mois à 1.676,89 dollars l'once.

Depuis plusieurs semaines, l'or fait grise mine face à la vigueur du billet vert et des obligations, deux autres valeurs refuge qui ont vu leur prix bondir.

"Si le dollar se renforce encore, l'or risque de tomber à des niveaux plus vus depuis un an" car la hausse de la monnaie américaine, qui sert de référence au marché aurifère, rend l'achat de lingots plus coûteux pour les investisseurs utilisant d'autres devises.

Depuis sa performance record cet été qui avait porté l'or à plus de 2.000 dollars pour la première fois de son histoire, le métal jaune a perdu près de 18% de sa valeur. Mais certains observateurs du marché pensent que l'or pourrait retrouver son éclat dans les mois à venir, notamment avec le passage du plan géant de relance de l'économie américaine de 1.900 milliards de dollars voulu par Joe Biden.

"Il va soutenir la croissance, mais aussi augmenter les risques d'inflation", ce qui devrait profiter à l'or, commente Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Pour l'instant, l'inflation a à peine accéléré en février aux Etats-Unis, selon l'indice CPI publié mercredi par le département du Travail. Les prix ont augmenté de 0,4% sur un mois, contre 0,3% en janvier.

"Les acheteurs potentiels ne sont pas pressés" tant que les chiffres sont aussi bas, a ajouté M. Hansen.

L'once d'or valait 1.716,44 dollars, contre 1.700,64 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

L'étain repart

Le cours de l'étain sur le London Metal Exchange (LME) s'est apprécié cette semaine, s'approchant du dernier sommet atteint le 25 février.

A 27.500 dollars la tonne ce jour-là, le métal blanc grisâtre, composant utile aux soudures de composants d'appareils électroniques comme les smartphones ou tablettes, retrouvait un prix inobservé en près de dix ans.

"Après une glissade fin février et début mars, le prix de l'étain s'est stabilisé et se redresse", a constaté Daniel Briesemann, analyste de Commerzbank.

"Le marché mondial de l'étain, après avoir été déficitaire l'année dernière, est toujours tendu en ce début d'année", a-t-il ajouté, et "fait l'objet d'achats spéculatifs".

Comme tout métal de base, son cours est également dépendant de la bonne santé de l'économie chinoise.

Or la Chine a vu ses exportations bondir de 60,6% sur un an sur la période janvier-février selon les chiffres publiés dimanche par les Douanes, un rythme de progression plus vu depuis février 1995 et bien au-delà de ce à quoi s'attendaient les analystes.

Sur le LME, la tonne d'étain pour livraison dans trois mois s'échangeait à 25.650 dollars vendredi à 16H45 GMT (17h45 à Paris), contre 24.444 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le sucre temporise

Le prix du sucre était proche de l'équilibre cette semaine, s'installant à un niveau proche de son précédent record atteint fin février, soutenu par une offre contrainte.

"L'offre de sucre reste limitée à l'heure actuelle", a expliqué Michaela Helbing-Kuhl, de Commerzbank.

"Le faible niveau de production dans l'Union européenne et en Thaïlande fait que la demande ne peut être satisfaite malgré une production élevée au Brésil et en Inde", a-t-elle continué.

La bonne santé des cours du pétrole cette semaine, jusqu'à plus de 70 dollars lundi pour le Brent, une première en plus d'un an, participait aussi à la tenue des cours du sucre.

Un prix du pétrole en hausse encourage en effet la transformation de la canne à sucre en éthanol, qui devient plus compétitive face à l'or noir, et réduit donc l'offre de sucre sur le marché.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 459,10 dollars vers 16H50 GMT (17H50 à Paris), contre 463,50 dollars le vendredi précédent en fin de séance. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mai valait 16,14 cents, contre 16,40 cents sept jours auparavant.

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