paris (awp/afp) - Des récoltes abondantes ont pesé sur les cours du sucre, du cacao et du café en 2017:

- L'Europe plombe le sucre -

Les cours du sucre, qui avaient atteint en février leur plus haut niveau de l'année, ont reculé pour atteindre leurs plus bas à l'automne.

"Le sucre s'est plus ou moins repris à partir de novembre, mais les perspectives d'une récolte particulièrement abondante, notamment en Inde et dans l'Union européenne, ont laissé les prix sous pression", ont commenté les analystes de Commerzbank.

L'Union européenne a abandonné en 2017 sa politique de quotas de production pour le sucre, ce qui a de facto transformé l'UE en exportateur net.

"Il y a d'autres éléments qui ont pesé sur le cours. La récolte de canne à sucre a été très bonne au Brésil", a noté Carlos Mera, analyste chez Rabobank.

Par ailleurs, l'analyste a relevé la hausse des taxes d'importation du sucre en Chine.

"La demande en Occident est en croissance faible, voire en recul", a-t-il expliqué, ajoutant que le seul potentiel de croissance venait d'Asie.

En fin d'année, les cours ont cependant été soutenus. "Des pluies abondantes ont fait fermer les raffineries brésiliennes, et il semblerait que la canne à sucre soit plus volontiers transformée en éthanol qu'en sucre", ont commenté les analystes de Capital Economics.

- Le cacao ivoirien en abondance -

Le cacao n'est pas parvenu au cours de l'année à renouer avec ses plus hauts niveaux, atteints dès début janvier.

Plombé par une nouvelle récolte presque aussi abondante que la précédente, le cacao a touché fin mars son plus bas depuis août 2007 à New York à 1.756 dollars et mi-décembre son plus bas depuis décembre 2011 à Londres à 1.301 livres sterling.

En 2016, les marchés avaient prévu une baisse de la récolte 2016-2017, et les prix avaient grimpé à des plus hauts depuis six ans.

Or, une météo plus clémente que prévu a au contraire permis une saison record en Afrique de l'Ouest, qui représente plus de la moitié de la production mondiale. Et la saison 2017-2018 est désormais attendue comme à peine moins abondante.

"Cette saison, les prix officiels fixés par le gouvernement en Côte d'Ivoire (premier producteur mondial, ndlr) sont 40% plus bas que l'année précédente", a commenté Carlos Mera.

"Les marchés s'attendaient donc à ce que les agriculteurs abaissent leurs productions, mais cela ne s'est pas vraiment produit", a-t-il ajouté.

"Les prix sont bas, mais les acheteurs reviennent peu à peu sur le marché pour effectuer des emplettes à bon compte", a estimé Jack Scoville, analyste chez Think Markets.

- Récolte record de Robusta au Vietnam -

Le robusta, qui avait grimpé en 2016 après une récolte décevante au Brésil, a atteint début février 2.279 dollars la tonne à Londres, à son plus haut niveau depuis janvier 2011. Mais une nouvelle récolte très abondante, au Vietnam cette fois, a fait plonger les cours, qui ont atteint 2.279 dollars la tonne début décembre, à leur plus bas depuis juin 2016.

L'arabica a également reculé sur l'année, mais sa baisse a été moins marquée.

Outre la météo au Brésil, un des principaux producteurs de robusta mais surtout le principal producteur d'arabica, les cours du café ont donc été dictés par les autres producteurs en 2017.

"La récolte vietnamienne pourrait atteindre des niveaux records", a expliqué Carlos Mera, "mais il y a également des productions très fortes venues d'Ouganda et d'Inde".

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mars valait 1.714 dollars vendredi à 13H30 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mars valait 125,15 cents.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mars valait 394,07 dollars. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mars valait 15,02 cents.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mars valait 1.384 livres sterling. A New York, la tonne pour livraison en mars valait 1.897 dollars.

afp/rp