Londres (awp/afp) - Le cacao a atteint des niveaux qui font craindre une spéculation excessive à certains courtiers, tandis que le café s'est légèrement ressaisi et que le sucre a repoussé ses récents plus bas.

-Bulle de cacao ?-

Jeudi, le cacao a repoussé ses récents sommets en s'échangeant pour 1.907 livres sterling la tonne à Londres, à son plus haut depuis près de deux ans, et à 2.943 dollars la tonne à New York, à son plus haut depuis 15 mois.

"Les récoltes vont bientôt commencer", a rapporté Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group, qui note que les prix sont nettement plus élevés aux Etats-Unis qu'en Europe car "le cacao disponible provient du Cameroun, un producteur peu prisé des raffineries européennes".

A plus long terme, alors que la demande est repartie à la hausse en Asie et en Europe, "il n'y a aucun signe que la production va encore augmenter, donc le marché pourrait être en déficit", ont prévenu les analystes de Commerzbank.

"La demande de chocolat a été particulièrement élevée dans l'hémisphère nord en raison d'un hiver rude, et le cacao était peu coûteux, deux facteurs qui ne se retrouveront pas au deuxième semestre" de la saison 2017 2018, ont cependant prévenu les analystes du courtier INTL FCStone.

Les analystes de Société Générale ont ainsi estimé que les paris trop nombreux des marchés financiers rendaient le cacao "extrêmement vulnérable à des prises de profits".

- Le café peine à repartir -

La tonne de robusta s'est ressaisie mardi à son plus haut depuis plus de deux mois, à 1.787 dollars, avant d'effacer une partie de ses gains sur la semaine, tandis que l'arabica a également repris un peu de valeur.

"Le marché est divisé sur les perspectives de la récolte 2017-2018", ont remarqué les analystes de Commerzbank, même si la plupart des acteurs du marché tablent sur un surplus de l'offre sur cette période.

"Les investisseurs semblent laisser de côté le fait que, même avec deux années de surplus, les stocks mondiaux ne seront pas très élevés", ont remarqué les analystes de Commerzbank.

"Même si les fermiers brésiliens vont avoir une récolte abondante sur les bras, nous pouvons estimer qu'ils vont préférer remplir des réserves amenuisées plutôt que d'inonder un marché aux prix moribonds", ont abondés les analystes du courtier I&M Smith.

- Le sucre se morfond -

Le sucre blanc a touché son plus bas depuis plus de neuf ans mercredi, à 311,40 dollars la tonne de sucre blanc à Londres et à 10,93 cents la livre de sucre brut à New York.

Pourtant, la Compagnie nationale d'approvisionnement (Conab) a revu à la baisse ses prévisions de production au Brésil, premier producteur mondial.

"Mais les marchés se focalisent sur l'Inde", deuxième producteur mondial, ont commenté les analystes de Commerzbank.

Les prévisions de production de l'Inde ont été revu à la hausse à plusieurs reprises, et le pays devrait ainsi devenir exportateur net, contre importateur net la saison passée.

Par ailleurs, au Brésil, la récolte reste particulièrement abondante.

"L'Unica (Union brésilienne de l'industrie de canne à sucre) a fait état d'une hausse de la récolte de canne à sucre, même si la production de sucre est stable par rapport à l'année précédente", a commenté Nick Penney, analyste chez Sucden.

Les raffineurs brésiliens de canne à sucre préfèrent transformer leur matière première en éthanol devant la faiblesse des prix.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mai valait 1.765 dollars vendredi à 12H10 GMT, contre 1.722 dollars le vendredi précédent à 14H10 GMT mais pour livraison en juillet. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en juillet valait 119,70 cents, contre 116,90 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en août valait 321,10 dollars, contre 341,60 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en juillet valait 11,31 cents, contre 11,85 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en juillet valait 1.858 livres sterling, contre 1.835 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en juillet valait 2.735 dollars, contre 2.739 dollars sept jours plus tôt.

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