Londres (awp/afp) - Le café arabica a touché son plus bas depuis 2006 sur la semaine, tandis que le cacao s'est ressaisi et que le sucre a poursuivi son rebond.

Le café voit de plus en plus noir

Le robusta a touché lundi 1.465 dollars la tonne à Londres, son plus bas niveau depuis deux ans et demi, tandis que l'arabica coté à New York a atteint mardi 98,65 cents la livre, à son plus bas depuis 12 ans.

"La récolte record en cours au Brésil, à laquelle s'ajoute un réal brésilien plus faible, explique ce marché si bas", a commenté Shawn Hackett, analyste indépendant chez Hackett Advisors.

Quand la monnaie du premier producteur mondial d'arabica faiblit, les exportateurs ont tendance à vendre leur récolte même si les prix en dollars sont faibles sur le marché mondial puisqu'ils réalisent un bénéfice en convertissant leurs gains en réal.

Le léger rebond du réal face au dollar depuis mercredi explique d'ailleurs la reprise du cours du café.

Quant à la récolte, "les prévisions pour cette année pour le Brésil vont jusqu'à 60 millions de sacs" de soixante kilos, a commenté Jack Scoville, tandis que "la production du Vietnam pourrait dépasser les 30 millions de sacs, ce qui serait un nouveau record" pour le premier producteur mondial de robusta, a ajouté l'analyste chez Price Futures Group.

Le surplus de cacao grimpe

Les cours du cacao remontaient légèrement, après leurs corrections de la semaine précédente.

"Il y a de bons niveaux d'achats" en Afrique de l'Ouest, a expliqué Jack Scoville, mais "la perspective d'une récolte abondante en Afrique de l'Ouest (d'où provient 60% de l'offre mondiale) suffit à peser sur les prix", a-t-il ajouté.

L'Organisation internationale du cacao a revu à la hausse ses prévisions de surplus de l'offre, à 31.000 tonnes contre 10.000 tonnes lors de son rapport trimestriel précédent, selon des données publiées fin août.

"Les fondamentaux du marché ont peu d'effet sur les prix", ont argué les analystes de INTL FCStone, qui pointent le manque de réaction des cours à la publication du rapport de l'ICCO, qui estiment que le marché redémarrera avec le début de la nouvelle saison en octobre.

Le sucre rebondit

Les cours du sucre ont poursuivi leur rebond, après avoir atteint fin août leur plus bas niveau en dix ans.

"Le sucre profite de la remontée du réal brésilien", a commenté Nick Penney, courtier chez Sucden, qui estime qu'il n'y a "pas de nouvelles fondamentales pour expliquer cette reprise des cours".

Le Brésil est le premier producteur mondial de canne à sucre.

Par ailleurs, le marché table désormais sur une production moins abondante du pays, "entre 27 et 29 millions de tonnes sur la saison 2018-2019" contre 36 millions de tonnes sur la saison qui s'achève, ont commenté les analystes de Commerzbank.

Cette chute de la production brésilienne s'explique par le choix des raffineries, qui préfèrent transformer la canne en ethanol plutôt qu'en sucre vu la faiblesse des prix.

Par ailleurs, les prix du sucre blanc (qui correspond au sucre produit à partir da la betterave) "ont grimpé récemment alors que la sécheresse de cet été va affecter la récolte 2018 en Union Européenne", l'un des plus grands producteurs, ont commenté les analystes de Commerzbank.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en novembre valait 1.495 dollars vendredi à 09H40 GMT, contre 1.529 dollars le vendredi précédent à 09H00 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en décembre valait 102,95 cents, contre 103,35 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en octobre valait 329,70 dollars, contre 323,20 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en octobre valait 10,85 cents, contre 10,53 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en décembre valait 1.663 livres sterling, contre 1.655 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en décembre valait 2.301 dollars, contre 2.267 dollars sept jours plus tôt.

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