LONDRES, 8 mars (Reuters) - La Journée internationale des droits des femmes a donné lieu vendredi à des rassemblements dans plusieurs capitales européennes comme Madrid, Berlin ou Paris, tandis qu'à Istanbul, la police a fait usage de gaz lacrymogène dans la soirée pour disperser des manifestantes.

Plusieurs centaines de Madrilènes ont défilé dès minuit au centre-ville en tambourinant sur des casseroles pour dénoncer le phallocratisme qui continue, selon elles, à régner en Espagne.

A Berlin, où la Journée des droits des femmes était fériée, des milliers de personnes ont participé à un rassemblement haut en couleur sur une Alexanderplatz baignée de soleil.

A Paris, Amnesty International invitait les automobilistes à klaxonner devant l'ambassade d'Arabie Saoudite pour réclamer la libération de trois militantes.

"Loujain, Iman et Aziza, trois défenseures des droits humains, ont été emprisonnées pour avoir réclamé le droit de conduire pour les femmes. Afin d’exiger leur libération, nous étions devant l’ambassade d'Arabie saoudite. Nous avons fait du bruit… beaucoup de bruit", dit l'ONG sur son site internet https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/loujain-iman-et-aziza-trois-defenseures-des-droits.

D'autres manifestations pour l'égalité des sexes et contre les violences sexistes ont eu lieu à Athènes ou à Kiev.

A Istanbul, plusieurs centaines de personnes ont défilé pour réclamer la libération de Syriennes incarcérées. Dans la soirée, la police anti-émeute leur a barré la route sur la principale artère piétonne de la ville et les a donc dispersées à coups de grenades lacrymogènes. Des heurts ont ensuite éclaté dans les rues adjacentes, selon un journaliste de Reuters sur place. Aucun bilan n'a été avancé.

"Malgré les réformes que de nombreux de pays ont mises en œuvre pour promouvoir l’égalité entre les sexes, avec des règles et réglementations novatrices dans de nombreux cas, les femmes et les filles continuent de subir des discriminations sous l’effet de normes sociales et culturelles profondément ancrées", déplore l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans un communiqué diffusé pour l'occasion.

Selon son Rapport 2019 sur l’Indice Institutions sociales et égalité femmes-hommes (ISE), la perte de revenu imputable à la discrimination sexiste est estimée à 6.000 milliards de dollars, soit 7,5 % du PIB mondial. (Sabela Ojea et Raul Cadenas à Madrid, Marie-Louise Gumuchian à Londres, Johnny Cotton à Paris, Andrea Shalal à Berlin et Reuters Television à Moscou, Jean-Philippe Lefief pour le service français)