LONDRES (Agefi-Dow Jones)--La Banque centrale européenne (BCE) a acheté des obligations d'entreprises pour 2,6 milliards d'euros lors de la semaine close le 25 septembre, un montant en hausse de 33% par rapport à la semaine précédente et trois fois plus élevé que celui enregistré la dernière semaine d'août, selon les données publiées par l'institution de Francfort.

Depuis le début des turbulences sur les marchés en mars, la BCE a augmenté son portefeuille de dettes d'entreprises de près de 40 milliards d'euros.

Ces achats ont notamment permis de financer les secteurs de l'énergie et des services aux collectivités, la BCE ayant acquis des obligations émises par les compagnies pétrolières Shell, Total et Eni, ainsi que par EDF et l'allemand E.ON.

La banque centrale a également soutenu les secteurs des transports en achetant des obligations émises par les exploitants aéroportuaires et autoroutiers en France et en Italie, ainsi que par le constructeur aéronautique Airbus et le transporteur aérien IAG, maison mère notamment de British Airways et Iberia.

Les constructeurs automobiles européens ont également bénéficié des investissements de la BCE, qui a acquis des titres de dette émis par BMW, Daimler, Fiat Chrysler Automobiles, PSA, Renault et Volkswagen.

Si la BCE cherche généralement à répartir ses achats d'obligations sur le marché, elle peut acheter des volumes plus importants de certains titres si elle juge qu'un secteur "est sous pression et présente un risque de dégradation" du crédit, explique Stephen Caprio, stratégiste crédit chez UBS. "Ils ont probablement été quelque peu préoccupés par la volatilité des obligations d'entreprises en mars, avec une explosion des écarts de rendement", ajoute-t-il.

La BCE a annoncé en mars un Programme d'achats d'urgence pandémique (PEPP) de 750 milliards d'euros, couvrant à la fois les obligations souveraines et d'entreprises. Le volume du PEPP a été augmenté à 1.350 milliards d'euros en juin. Ce programme doit être complété par un fonds de relance de 750 milliards d'euros lancé par l'Union européenne.

Les achats de la BCE ont permis à certains pans du marché du crédit en Europe de rester relativement stables cette année, en dépit du retour de la volatilité sur les marchés financiers mondiaux. La BCE ne peut acquérir que des obligations notées en catégorie investissement ("investment grade").

-Anna Hirtenstein, The Wall Street Journal

(Version française Valérie Venck) ed: ECH

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October 01, 2020 04:58 ET (08:58 GMT)