New York (awp/afp) - La décision de la Banque centrale américaine de relever les taux comme attendu, en excluant pour l'instant un tour de vis plus sévère, a réjoui Wall Street qui a conclu en forte hausse, tandis que les places européennes ont clôturé en repli avant la décision.

Wall Street, nerveuse jusqu'à l'annonce, a terminé sur un bond de 2,81% pour le Dow Jones, 3,19% pour le Nasdaq, à dominante technologique et 2,99% pour le S&P 500.

Les places européennes ont clôturé en repli avant l'annonce du Comité monétaire de la Fed (FOMC): Paris a cédé 1,24%, Milan 1,40%, Londres 0,90% et Francfort 0,49%. A Zurich, le SMI a cédé 1,01%.

La Réserve fédérale a relevé d'un demi-point de pourcentage ses taux directeurs (0,50%), première hausse de cette ampleur depuis 2000, pour tenter de contrôler l'inflation record et a signalé que d'autres hausses "seraient justifiées" à l'avenir.

Mais son président Jerome Powell a exclu un tour de vis de 75 points de base à l'avenir, ce qui était craint par certains investisseurs.

"C'est la fête à Wall Street, les rendements obligataires reculent. Finalement, la Fed n'a pas été aussi +faucon+ que cela", a commenté Joe Manimbo, de Western Union, c'est-à-dire pas aussi sévère que ne l'appréhendaient certains investisseurs.

"Cela se révèle dans le fait que la Fed semble exclure un relèvement de 0,75 point de pourcentage", a noté Joe Manimbo.

"Si la hausse annoncée est la plus forte augmentation en deux décennies et était largement anticipée, de nombreux investisseurs craignaient une action plus agressive à l'avenir", ont noté les analystes de Schwab.

La banque centrale, qui a accumulé pour 9.000 milliards de bons du Trésor et autres titres à son actif en versant des liquidités dans le système financier pour soutenir l'économie pendant la pandémie, va aussi commencer à faire marche arrière.

Elle va réduire les actifs à son bilan au rythme de 47,5 milliards de dollars par mois à partir du 1er juin et à hauteur de 90 milliards après trois mois, une autre façon de renchérir le coût du crédit pour tempérer la demande et les hausses de prix.

Les rendements obligataires se détendaient nettement, celui sur les bons à deux ans redescendant à 2,63% contre 2,78% la veille vers 20H00 GMT. Le rendement sur les bons du Trésor à dix ans se rétractait à 2,92% au lieu de 3% plus tôt en séance.

Jerome Powell a estimé que l'économie américaine était "forte". Et, a-t-il dit, rien (...) ne suggère qu'elle est proche ou vulnérable à une récession".

"Bien sûr, compte tenu des événements dans le monde, de la disparition des effets de la politique budgétaire et de la hausse des taux, l'activité économique pourrait être plus lente" en 2022, a-t-il souligné.

Aux États-Unis, les entreprises du secteur privé ont créé 247.000 emplois en avril, un chiffre nettement inférieur aux attentes des analystes, "signe que les gens sont encore réticents à revenir sur le marché du travail", selon Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Le pétrole remonte avec la menace d'un embargo européen ___

Les prix du brut ont terminé en forte hausse, tirés par la proposition de la Commission européenne d'un embargo progressif sur le pétrole russe.

Le baril de Brent de la mer du Nord, avec échéance en juillet, a gagné 4,92% pour finir à 110,14 dollars, son plus haut niveau depuis deux semaines et demi. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin, a lui pris 5,27%, à 107,81 dollars.

Just Eat, Uber et Lyft en mauvaise passe ___

L'action Just Eat a chuté de 9,32% à Amsterdam. Le président du conseil de surveillance a décidé de ne pas se présenter à sa réélection. De plus, l'entreprise a annoncé le lancement d'une enquête interne contre son directeur opérationnel concernant une possible faute lors d'un événement professionnel.

Uber, le loueur de voitures avec chauffeur et spécialiste des livraisons de repas, a perdu 4,65% à 28,10 dollars malgré un doublement de son chiffre d'affaires au premier trimestre, aidé par une hausse de ses tarifs. Uber reste toujours en perte mais mise sur une poursuite de la croissance au 2e trimestre.

Le titre a aussi été entraîné par la chute de l'action de son rival Lyft qui a plongé de 29,91% à 21,56 dollars. Le groupe a enregistré une perte plus importante que prévu au 1er trimestre.

Maersk, Fresenius et Flutter salués ___

Maersk (+3,60%), Fresenius (+3,14%) et Flutter (+5,14%) ont bondi après la publication de résultats trimestriels de bonne facture.

À l'inverse, le groupe de vente de vêtements en ligne britannique Boohoo a plongé de 12,40% après être tombé légèrement dans le rouge pour son exercice 2021/2022, miné par l'inflation des coûts.

Du côté de l'euro et du bitcoin ___

L'euro prenait 0,86% face au dollar, à 1,0612 dollar.

Le bitcoin avançait de 5,55% à 39.880 dollars.

afp/rp