Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers regagnaient un peu d'optimisme mardi, dans le sillage de Wall Street, avant d'en savoir plus, d'ici la fin de la semaine, sur l'évolution des politiques monétaires.

En Europe, après un démarrage en hausse, les indices ralentissaient. Vers 08H50 GMT, Francfort montait de 0,28%, tandis que Londres (-0,02%), Milan (+0,04%) et Paris (-0,08%) oscillaient près de leurs niveaux de la veille. En Suisse, l'indice vedette SM reculait d'à peine 0,05%.

"On observe une attitude attentiste chez les investisseurs à Francfort" avant le symposium de Jackson Hole, note Jochen Stanzl, CMC Markets.

Les Bourses asiatiques ont été portées par les bonnes performances de Wall Street la veille. Tokyo a pris 0,87% et les marchés chinois ont accentué leur reprise: Hong Kong a gagné 2,46% et Shanghai 1,07%.

La Bourse de Wall Street a conclu sur un solide rebond lundi, tirée par le secteur technologique et le Nasdaq a terminé sur un record.

"Certains ont suggéré que la (pleine) approbation par l'Agence américaine des médicaments (FDA) du vaccin Pfizer-BioNTech a contribué à la hausse des actions américaines", explique Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK, sans trop croire à cette théorie.

Le vaccin de Pfizer bénéficiait depuis décembre d'une autorisation d'urgence mais avec cette décision, certaines autorités et responsables pourront désormais imposer la vaccination sans crainte de recours légaux.

Le président Joe Biden a d'ailleurs demandé à "davantage d'entreprises" d'imposer une obligation vaccinale à leurs employés.

Pour l'analyste de Swissquote Ipek Ozkardeskaya, "l'approbation de la FDA n'est qu'une excuse" et "il y a plus que ça" qui explique la hausse des marchés.

Après une semaine de baisse, les indices n'ont pas réagi négativement aux indicateurs montrant un ralentissement de la reprise économique aux Etats-Unis et dans la zone euro.

Pour expliquer cela, Michael Hewson souligne que les commentaires vendredi d'un gouverneur de la Banque centrale américaine ont rappelé aux marchés que "la Fed reste très dépendante des statistiques" et ainsi, le resserrement monétaire ne sera pas pour tout de suite "si les responsables de la Fed estiment que l'économie n'est pas en mesure de l'encaisser".

Les statistiques faibles de lundi jouent donc en faveur des marchés qui espèrent pouvoir continuer à bénéficier de l'abondance des liquidités fournies par les Banques centrales depuis le printemps 2020.

Tous les investisseurs gardent également en tête que la conférence des banquiers centraux de Jackson Hole commence jeudi et attendent d'éventuelles annonces, notamment de la part du patron de la Fed, Jerome Powell, qui prendra la parole vendredi.

Néanmoins, "il est difficile de savoir quoi penser des variations des actions depuis la semaine dernière", admet Michael Hewson.

Le Produit intérieur brut (PIB) allemand a progressé de 1,6% au deuxième trimestre, une croissance légèrement meilleure qu'initialement estimé, alors que les problèmes d'approvisionnement pourraient désormais freiner la reprise.

Delivero va livrer des médicaments

Les pharmacies britanniques Boots lancent dans 14 villes du Royaume-Uni, dont Londres et Edimbourg, la livraison de médicaments ou de cosmétiques par coursiers avec la plateforme Deliveroo. Le titre du spécialiste des livraisons de repas à domicile prenait 1,28% à 394 pence.

National Gris et SSE s'associent

National Grid et SSE lancent un projet pour tenter de récupérer la chaleur générée par les transformateurs d'électricité et jusqu'ici lâchée dans l'atmosphère, afin de la recycler pour chauffer l'eau et les bâtiments et ainsi décarboner les réseaux de chauffage. National Grid reculait de 0,14% à 966,60 pence et SSE prenait 0,58% à 1644,50 pence.

Le pétrole remonte un peu

Soutenus par des achats à bon compte, les cours du pétrole brut ont nettement rebondi lundi et continuaient de progresser mardi.

Vers 08H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre gagnait 1,09% à 69,50 dollars à Londres par rapport à la clôture de mercredi.

A New York, le baril américain de WTI pour septembre prenait 0,94% à 66,26 dollars.

L'euro perdait 0,11% face au billet vert, à 1,1732 dollar.

Le bitcoin se stabilisait (+0,44%) à 49.735 dollars, après avoir atteint lundi 50.512 dollars, un plus haut depuis mi-mai.

afp/al