Paris (awp/afp) - Sur les marchés financiers, les taux obligataires se redressent, les indices boursiers européens limitent leurs pertes et Wall Street avance, saluant des chiffres sur l'emploi meilleurs qu'attendu aux États-Unis, après qu'une précédente publication a fait émerger des craintes de récession.

"On s'attendait à ce que le nombre de demandes hebdomadaire d'allocations chômage baisse de 249 à 240'000, mais au lieu de cela, le chiffre est marginalement plus bas, à 233'000", commente Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique au sein de Lombard Odier IM.

En Europe, vers 15H40, Paris reculait de 0,6%, Londres de 0,53%, Francfort de 0,07% et Milan de 0,51%, mais presque toutes reculaient de plus de 1% plus tôt en séance et limitaient leurs pertes après la publication économique.

A Wall Street, les indices boursiers ont ouvert en hausse et dans les premiers échanges, le Nasdaq, à forte coloration technologique, bondissait de 1,09%, le S&P 500 de 0,99% et le Dow Jones s'octroyait 0,76%.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de l'État américain à dix ans remontait à 4,00% contre 3,94% mercredi. Le dollar se redressait également et avançait de 0,25% par rapport à l'euro, à 1,0896 dollar pour un euro.

Si ces données sont meilleures qu'attendu, elles ne "dissipent pas le risque de récession pour autant" et "l'incertitude, qui n'est pas l'amie des marchés, reste de mise", tempère toutefois l'économiste.

Ces données étaient particulièrement attendues des investisseurs après que la publication vendredi du rapport sur l'emploi américain a affolé les marchés.

Les indices boursiers s'étaient alors enfoncés dans le rouge sur fond de craintes de récession aux États-Unis, suivant la logique de la "Sahm rule" ou "règle de Sahm", conçue par Claudia Sahm, une ancienne économiste de la banque centrale américaine (Fed) et de la Maison-Blanche.

Cette règle dit que l'économie américaine entre en récession lorsque la moyenne des trois derniers mois du taux de chômage est supérieure de 0,5 point de pourcentage (50 points de base), ou plus, à son niveau le plus bas des douze derniers mois.

Cet indicateur "purement empirique", qui n'a "pas de fondement théorique", rappelle Florian Ielpo, affiche 0,53 point de pourcentage en juillet 2024.

Pour l'économiste, "l'énigme de la règle de Sahm reste entière", malgré la baisse des demandes d'allocations au chômage publiées jeudi.

Warner Bros. Discovery plonge

L'action de Warner Bros. Discovery plongeait de plus de 8% à Wall Street, le groupe de médias ayant annoncé une perte trimestrielle de près de dix milliards de dollars, due à une dépréciation d'actifs dans le câble.

Deliveroo s'envole

La plateforme britannique de livraison de repas et épicerie Deliveroo bondissait de 9,65% à Londres, saluée pour avoir atteint pour la première fois la rentabilité au premier semestre, grâce à une nette réduction de ses coûts et des impôts acquittés.

Entain avec entrain

Le groupe britannique de paris en ligne Entain bondissait de 7,29% à Londres, après avoir publié une perte semestrielle nettement réduite et avoir relevé ses prévisions pour l'année entière.

Le gaz européen à son plus haut de l'année

Le prix du gaz européen a grimpé à son plus haut de l'année jeudi à 40,27 euros le mégawattheure (MWh). Vers 13H35 GMT, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, progressait de 4,47% à 40,17 euros le MWh.

"Cela fait suite aux informations selon lesquelles les forces ukrainiennes ont peut-être pris le contrôle du point clé de transit de gaz de Sudzha au cours de leur incursion en Russie des derniers jours", expliquent les analystes de Deutsche Bank.

Quant aux prix du pétrole, ils étaient plutôt stables: le prix du baril de Brent pour livraison en septembre cédait 0,05% à 78,29 dollars et son équivalent américain, le baril de WTI pour livraison le même mois, grappillait 0,12%, à 75,32 dollars.

Le bitcoin décollait de 4,13% à 57'432 dollars.

afp/ck