Paris (awp/afp) - Les marchés progressaient mercredi matin en Europe au lendemain de déclarations du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) dans lesquelles les investisseurs ont vu une confirmation d'une orientation désormais moins agressive de sa politique monétaire, tandis que les places asiatiques étaient pénalisées par le recul du dollar.

Vers 08H50 GMT à Londres, le FTSE 100 évoluait en hausse de 0,60% à 7911,65 points après avoir atteint un peu plus tôt 7926,35 points, un plus haut historique. L'indice londonien, porté depuis un an par ses champions pétroliers mais aussi miniers, avait déjà battu son record absolu vendredi.

La cote parisienne avançait de 0,32% et Francfort de 0,51%.

En Asie, la Bourse de Tokyo a terminé en repli de 0,29%, plombée par le renforcement du yen par rapport au dollar. Shanghai a perdu 0,5% tandis qu'à Hong Kong, l'indice Hang Seng était stable vers 08H20 GMT.

"Le discours du président de la Fed américaine, Jerome Powell, n'a pas entraîné d'impact supplémentaire ni de craintes sur les taux d'intérêt", observe Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Le patron de la banque centrale américaine a déclaré mardi que de nouvelles hausses de taux seront probablement nécessaires si les données économiques continuaient d'être plus solides que prévu aux Etats-Unis.

Vendredi le rapport officiel sur l'emploi avait démontré que l'économie américaine avait créé beaucoup plus d'emplois que prévu en janvier, ce qui avait douché l'optimisme des investisseurs qui pensaient que la Fed allait lever le pied dans son resserrement monétaire.

Selon Michael Hewson, analyste pour CMC Markets, l'intervention de M. Powell a fait "un peu l'effet d'un pétard mouillé", le président de la Fed "réitérant ses commentaires sur les tendances visibles à la désinflation tout en insistant sur le fait que la Fed a encore du chemin à parcourir pour retrouver son objectif d'inflation".

Ses déclarations ont trouvé écho dans celles du responsable de la Fed de Minneapolis Neel Kashkari, qui a souligné que les taux qui situent dans une fourchette de 4,50 à 4,75% pourraient monter à 5,4%, un niveau plus élevé que ce que les marchés prévoient pour l'heure.

Les opérateurs de marché, déjà rassurés la semaine dernière par Jerome Powell qui avait reconnu un début de désinflation dans la première économie mondiale, prêteront grande attention aux prochains chiffres de l'inflation aux Etats-Unis attendus mardi (indice CPI pour janvier).

"Les prévisions de hausses de taux seront probablement déterminées dans le courant de la semaine prochaine et tant que nous n'avons pas de rapport d'inflation accablant, l'appétit pour les actifs risqués devrait tenir bon", estime Edward Moya, analyste de Oanda.

Pleins feux sur le secteur énergétique

A Paris, TotalEnergies cédait 0,99% à 56,97 euros après avoir dégagé en 2022 le bénéfice le plus important de son histoire.

A Francfort, EON (+1,52%) a dit s'attendre à dégager pour l'exercice 2022 un excédent brut d'exploitation ajusté d'environ 8 milliards d'euros et un résultat net ajusté d'environ 2,7 milliards d'euros, ces deux chiffres dépassant les prévisions initiales.

Le principal indice de la Bourse de Londres était tiré par le géant des hydrocarbures BP (+2,69% à 530,30 pence), qui a annoncé la veille un bénéfice annuel ajusté record pour 2022, dopé par les cours des hydrocarbures, accompagné d'importantes distributions à ses actionnaires.

Les valeurs minières tiraient aussi la Bourse de Londres, Glencore progressant de 1,92% à 561,40 pence et Anglo American de 1,52% à 3.438,50 pence.

Les banques, force ambigüe

Société Générale (-0,64% vers 08H40 GMT) a publié un chiffre d'affaires en croissance en 2022 mais un bénéfice net quasiment divisé par trois, à 2,02 milliards d'euros, qui dépasse toutefois les attentes des analystes et qui ne l'empêchera pas de gâter ses actionnaires.

En Italie, la banque Monte dei Paschi di Siena (+1,32%) a essuyé en 2022 une perte nette de 204,7 millions d'euros mais le consensus des analystes de Factset tablait sur une perte supérieure.

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar, qui avait nettement faibli mardi par rapport à la devise japonaise, après les commentaires de M. Powell, lâchait 0,13% à 130,9 yens vers 08H45 GMT.

La monnaie nippone baissait aussi par rapport à l'euro, qui s'échangeait pour 140,75 yens contre 140,59 yens la veille.

La monnaie européenne montait de 0,24% face au billet vert, à raison d'un euro pour 1,0752 dollar.

Sur le marché du pétrole, le baril américain de WTI gagnait 0,48% à 77,52 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,69% à 84,26 dollars.

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