Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers mondiaux avaient de nombreuses informations à digérer jeudi, des résultats d'entreprises aux décisions des banques centrales, qui ont ramené sur le devant les craintes de l'inflation.

L'Europe a ouvert proche de l'équilibre: Paris gagnait 0,15%, mais Londres glissait de 0,34% et Francfort de 0,24% vers 09h50. L'Euro Stoxx 50 était en hausse de 0,06%.

En Asie, Tokyo a perdu 0,96% et Shanghai 1,23%, alors que Hong Kong cédait 0,33% peu avant les derniers échanges.

Les investisseurs sont confrontés à "une quantité de sons venant de multiples directions" pouvant parfois être en contradiction, décrit Jeffrey Halley, analyste d'Oanda, pour résumer la situation.

Les opérateurs doivent d'abord traiter l'avalanche de résultats des entreprises. Depuis deux semaines, ces publications, en général meilleures qu'attendu, ont soutenu les indices.

Elles ont permis de faire provisoirement oublier les craintes sur le ralentissement de la croissance et la persistance de l'inflation, qui avaient plombé les marchés en septembre.

Les doutes reviennent toutefois avec les nombreuses réunions et décisions des banques centrales, se terminant par la Réserve fédérale américaine la semaine prochaine.

La Banque centrale du Japon a abaissé jeudi ses prévisions économiques pour 2021/2022 tout en gardant ses conditions monétaires inchangées.

Celle du Canada a surpris les analystes mercredi, en annonçant mettre fin à ses achats d'actifs et en indiquant qu'un resserrement monétaire était possible dès mi-2022.

La Banque centrale européenne tient dans la journée sa réunion, mais a déjà prévenu qu'elle ne donnerait plus d'indications sur la normalisation de sa politique monétaire qu'en décembre.

Résultats manqués pour les pétrolières

Le géant des hydrocarbures Royal Dutch Shell baissait de 1,64% à 1.739 pence, après avoir annoncé jeudi une perte de 447 millions de dollars. BP cédait aussi 1,29% à 353 pence.

Si TotalEnergies a publié une bénéfice de 4,6 milliards de dollars, cela n'a pas suffi et le titre perdait aussi 1,10% à 43,19 euros à Paris.

Ces titres peuvent aussi être pénalisés par la baisse marquée des prix des cours du pétrole depuis la veille.

Volkswagen pénalisé, Stellantis promu

La pénurie de semi-conducteurs a affecté les géants de l'automobile Stellantis et Volkswagen dans leurs résultats. L'allemand a annoncé jeudi une chute de 12% de son bénéfice opérationnel au troisième trimestre, et perdait 2,87% à 199,04 euros. En revanche, Stellantis résistait mieux et progressait de 1,00% à 17,73 euros.

Fujitsu, la douche froide

Le titre du groupe de services et d'équipements informatiques Fujitsu a chuté de 8,13% à 19.985 yens. Affectée notamment par la pénurie mondiale de semi-conducteurs, la firme japonaise a publié mercredi des bénéfices trimestriels inférieurs aux attentes et n'a pas relevé ses prévisions annuelles.

UniCredit, Llyods, CNP Assurance tirent les financières

Les deux grandes banques européennes ayant publié leurs résultats jeudi sont en hausse: l'Italienne UniCredit gagnait 1,03% à 11,54 euros dans la foulée du relèvement de ses prévisions, tandis que Lloyds montait de 2,10% à 49,92 pence, après l'annonce d'un bénéfice plus que doublé.

CNP Assurances s'envolait de près de 35% à Paris, pour atteindre 21,66 euros, soit proche du prix que va payer la Banque postale pour les actions de l'assureur détenues par le groupe BPCE, en vue de retirer CNP de la cote.

Le pétrole accentue son reflux

Les cours du pétrole baissaient de nouveau jeudi, après la publication mercredi des données hebdomadaires sur les stocks américains. Ils pâtissaient également de signes d'une reprise des discussions avec l'Iran sur le nucléaire, qui pourraient signifier un retour de la production iranienne sur le marché.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre reculait de 1,09%, à 83,66 dollars, vers 7H45 GMT.

À New York, le baril de WTI pour le même mois lâchait 1,15% à 81,72 dollars.

Du côté de l'euro et du bitcoin

Avant la BCE, l'euro restait stable face au billet vert (+0,08%) à 11612 dollar vers 7H45.

Le bitcoin ne parvenait pas à repasser au-dessus des 60'000 dollars (+0,07% à 58'950 dollars).

afp/jh