New York (awp/afp) - La crainte d'un confinement massif en Chine et d'un tour de vis trop marqué de la Banque centrale américaine ont asphyxié les marchés européens lundi, mais Wall Street a rebondi en fin de séance.

En Europe, Paris et Londres ont chuté respectivement de 2,01% et 1,88%, tirées vers le bas notamment par le luxe et les matières premières, quand Francfort a perdu à la clôture 1,54% et Milan 1,53%. A Zurich, le SMI a perdu 1,41%.

A Wall Street, le Dow Jones a gagné 0,70%, l'indice Nasdaq a pris 1,29%, l'indice élargi S&P 500, 0,57%.

Les marchés craignent notamment que les nouveaux cas de Covid-19 rapportés à Pékin ne poussent les autorités chinoises à confiner strictement la capitale, comme c'est déjà le cas à Shanghai, perturbant les chaînes d'approvisionnement.

Profitant de son statut de valeur refuge, le dollar américain a progressé par rapport à plusieurs grandes monnaies, dont l'euro et la livre .

L'attitude agressive de la Réserve fédérale (Fed) vis-à-vis de l'inflation fait "hésiter les marchés", selon Yohan Salleron, gérant actions à Mandarine Gestion.

"On est vraiment en train de guetter tous les différents indicateurs pour savoir quelle va être l'ampleur de la décélération, parce que monter les taux dans un contexte de ralentissement de la croissance, ça peut commencer à inquiéter un peu les marchés", a-t-il indiqué.

Après avoir amorcé un nouveau repli, la place new-yorkaise a néanmoins profité d'un rebond technique et d'une chasse aux bonnes affaires pour terminer la journée dans le vert.

Les craintes d'un ralentissement économique, voire d'une récession, dans plusieurs pays majeurs, n'ont pas disparu, mais pour Tom Martin, de Globalt Investments, les investisseurs voient les Etats-Unis mieux se comporter que leurs pairs.

"Le consommateur est toujours très en forme", rappelle le gérant, en référence aux premiers résultats d'entreprises qui ont montré que les hausses de prix marquées n'avaient pas réduit la demande. "Et l'emploi se porte aussi très bien."

Les matières premières fortement touchées ___

Les marchés du pétrole et des métaux ont chuté, avec la perspective d'une demande limitée en Chine, premier importateur mondial de matières premières.

Le baril de Brent, pour livraison en juin, a perdu 4,06% pour conclure à 102,32 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, référence américaine, a cédé 3,45% à 98,54 dollars.

Il est aussi descendu en séance au seuil de 95 dollars (-6,50%), proche de son plus bas depuis le début de la guerre en Ukraine.

Dans leur sillage, les valeurs pétrolières ont dégringolé et fini en queue des principaux indices européens.

A la fermeture des échanges, BP s'affichait en chute de 6,18%, Shell de 5,19% et TotalEnergies de 4,01%. L'américain Exxon Mobil a lui chuté de 3,37%.

Les métaux étaient aussi touchés, tout comme les actions des minières: ArcelorMittal a lourdement reculé de 8,84%, quand Anglo American a plié de 6,85%, Glencore de 5,64% et Rio Tinto de 5,16%.

Twitter étudie la proposition de Musk ___

A Wall Street, les dernières minutes de la séance ont été animées par l'annonce d'un accord pour l'acquisition de Twitter (+5,66% à 51,70 dollars) par Elon Musk, qui valorise l'entreprise 44 milliards de dollars.

Le réseau social n'a pas attendu la clôture pour faire état de ce protocole, ce qui a entraîné une brève suspension de la cotation.

Tesla, dont Elon Musk est le co-fondateur et directeur général, a moins bien vécu cette annonce (-0,70% à 998,02 dollars).

Le luxe accuse le coup ___

Des craintes concernant l'activité en Chine ne sont jamais de bon augure pour le secteur du luxe, très dépendant de ce marché.

La maison Burberry, particulièrement populaire en Chine, a subi une forte reculade (-4,68%), après que Prada, coté à Hong Kong, a chuté de 5,05%.

Richemont a lui fini en repli de 6,18%, quand Moncler a perdu 4,68%, Kering 4,35%, Hermes 3,91% et LVMH 3,75%.

Les bancaires évoluent dans le rouge ___

Les valeurs bancaires européennes ont pour la plupart fini dans le rouge, Commerzbank perdant 6,79%, Deutsche Bank 5,73%, HSBC 4,15% et Société générale 2,41%.

Les banques se retrouvent en effet prises en étau entre "une hausse des taux à venir qui leur serait favorable" et "des craintes d'un ralentissement de la croissance", selon Yohan Salleron.

afp/rp