New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont rechuté mercredi, maltraitées par des investisseurs inquiets de la situation de Credit Suisse, même si l'intervention des autorités suisses en fin de journée a permis à Wall Street de limiter les dégâts.

Le rebond de la veille n'a pas tenu en Europe: Paris a dévissé de 3,58% et Londres de 3,83%, signant leur pire séance depuis mars 2022. Francfort a abandonné 3,27%. L'indice du secteur européen des banques (Stoxx 600 Banks) a plongé de près de 7%. A Zurich, le SMI a perdu 1,87%.

A Wall Street, le Dow Jones a reculé de 0,87%, l'indice Nasdaq a gagné 0,05% et l'indice élargi S&P 500 a cédé 0,69%.

Pétrole au plus bas depuis décembre 2021, taux en forte baisse, dollar en hausse, vague de volatilité: les signes de grande fébrilité des investisseurs se lisaient sur tous les marchés.

Les actions avaient particulièrement bien résisté ces quatre derniers mois à la remontée des taux opérée par les banques centrales pour contenir une inflation forte et tenace mais l'incertitude s'est installée la semaine dernière après plusieurs faillites bancaires américaines dont celle de l'emblématique Silicon Valley Bank (SVB).

Mercredi, les craintes de risque de contagion se sont accentuées avec la dégringolade de l'action Credit Suisse (-24,24% à la clôture, la pire chute de son histoire), intervenue après que son principal actionnaire, la Saudi National Bank, a exclu d'investir plus pour soutenir la banque en difficulté depuis deux ans.

La veille, Credit Suisse avait reconnu des "faiblesses substantielles" dans ses contrôles internes.

Victimes d'un effet domino, les valeurs bancaires européennes se sont effondrées de plus de 10% pour Deutsche Bank, Commerzbank, Société Générale, BNP Paribas, Banco Sabadell et Banca Monte dei Paschi.

Mais Wall Street a repris des couleurs après l'annonce de discussions entre les autorités suisses et Credit Suisse pour trouver une issue à la crise de confiance dont est victime la banque, déjà empêtrée dans une série de pertes et scandales depuis plusieurs années.

La banque centrale suisse (BNS) a annoncé, en fin de journée, qu'elle était prête à mettre des liquidités à disposition de l'institution zurichoise "en cas de besoin".

"Il n'y a que deux grandes banques suisses", a observé Jack Ablin de Cresset Capital. "Je les vois mal en laisser une des deux faire défaut. C'est la perception des investisseurs."

Sur le fil, l'indice Nasdaq parvenait même à finir dans le vert, tiré par les capitalisations géantes comme Alphabet (+2,44%), Microsoft (+1,78%) et Meta (+1,92%).

Signe d'un certain apaisement en fin de séance, les taux obligataires se sont repris. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans, le plus suivi actuellement, ressortait à 3,87%, après être descendu, plus tôt, jusqu'à 3,71%, un plus bas de six mois.

Les valeurs refuge recherchées ___

L'euro chutait à son plus bas en deux mois et demi face au dollar, plombé par le plongeon des valeurs bancaires en Europe: il perdait 1,45% à 1,0577 dollar vers 20H55 GMT. Il s'agit de sa plus forte baisse quotidienne depuis mars 2020.

Valeur refuge, l'or montait de 0,62% à 1.922 dollars l'once.

Les cours du pétrole ont terminé mercredi à leur plus bas niveau de clôture depuis décembre 2021.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a perdu 4,80%, pour finir à 73,69 dollars. Quant au West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en avril, il a lâché 5,21%, à 67,61 dollars.

Le bitcoin cédait 1,70% à 24.396 dollars, la perspective de conditions monétaires plus souples limitant la baisse.

afp/rp