Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole étaient en forte hausse jeudi en début d'échanges européens, les investisseurs misant sur une intervention de Washington pour tenter d'apaiser la guerre des prix entre Ryad et Moscou.

Le baril de WTI prenait 10% à 22,41 dollars et celui de Brent 9,70% à 27,14 dollars vers 08H25 GMT.

"Les investisseurs sont optimistes à propos des commentaires de Donald Trump. Il pense qu'il peut amener la Russie et l'Arabie saoudite à la table des négociations", remarque Naeem Aslam, analyste de Avatrade.

Le président américain veut "protéger l'industrie américaine du schiste et il est déterminé à ne pas laisser le cartel Opep+ la détruire", ajoute-t-il.

Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi qu'il recevrait vendredi les dirigeants des grands groupes pétroliers américains frappés de plein fouet par la crise économique liée au coronavirus.

La rencontre "servira probablement à discuter d'une baisse de production coordonnée" spécule Stephen Innes, d'AxiCorp.

Donald Trump s'était une nouvelle fois mardi prêt à intervenir dans la guerre des prix du pétrole que se livrent l'Arabie saoudite, le chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et la Russie, son partenaire du groupe élargi de pays producteurs Opep+.

Le président américain a affirmé qu'il avait longuement discuté de la chute des prix du pétrole avec son homologue russe Vladimir Poutine, mais aussi avec le prince héritier du royaume wahhabite, Mohammed ben Salmane, lors de deux récentes conversations téléphoniques.

"Les deux pays en parlent entre eux et je peux me joindre aux discussions si besoin au moment approprié", a déclaré le président, soulignant le dilemme des Etats-Unis: la baisse des prix à la pompe profite aux consommateurs, mais la chute du prix du pétrole met en danger tout le secteur pétrolier américain.

Les prix du pétrole, qui ont atteint lundi un plus bas en 18 ans, sont minés par un surplus de production du marché de l'or noir en plein effondrement de la demande à cause de la pandémie de coronavirus. A cela s'ajoute le différend entre Ryad et Moscou, qui n'ont pas réussi à s'entendre sur une baisse de production supplémentaire lors de la réunion Opep+ il y a un mois pour enrayer la baisse des cours. Ryad avait alors décidé de couper les prix de son brut, accélérant le plongeon des cours.

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