New York (awp/afp) - L'invasion de l'Ukraine par la Russie et la menace de nouvelles sanctions économiques contre Moscou ont fait flamber lundi les cours du gaz, du pétrole et d'autres matières premières, même si les cours s'apaisaient un peu en cours de séance.

Le baril de Brent de la mer du Nord a frôlé les 140 dollars en début de séance asiatique, proche de son record absolu de 147,50 dollars atteint en juillet 2008.

Le Brent pour livraison en mai s'est ensuite replié mais a tout de même fini en hausse de 4,31%, à 123,21 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en avril, il a progressé de 3,21%, pour clôturer à 119,40 dollars, après avoir franchi 130 dollars en début de séance.

Alors que l'offensive russe s'est poursuivie lundi, avec de nouveaux bombardements dans plusieurs régions du pays, la possibilité de sanctions visant directement l'énergie russe a de nouveau été évoquée.

Mais les importations d'énergie fossile en provenance de Russie sont "essentielles" pour la "vie quotidienne des citoyens" en Europe, a rappelé lundi le chancelier allemand Olaf Scholz.

"L'approvisionnement de l'Europe en énergie pour la production de chaleur, la mobilité, l'électricité et l'industrie ne peut pas être assuré autrement pour le moment", a souligné M. Scholz dans une déclaration écrite, écartant l'idée de sanctions directes sur le secteur.

Les États-Unis semblent plus ouverts à l'idée d'un embargo sur le pétrole russe mais "une telle mesure unilatérale n'aurait qu'un effet limité", a noté Louise Dickson, analyste chez Rystad.

En revanche, "si les États-Unis arrivent à convaincre l'Union européenne de participer à un embargo, cela bloquerait 3,8 millions de barils par jour d'importation", a-t-elle ajouté.

Le cours du gaz européen de référence, le TTF néerlandais, a flambé à un nouveau record lundi, à 345 euros le mégawattheure (MWh). Il a fini en hausse de 18% à 227,20 euros.

Séance historique pour le nickel

Dans le sillage des prix de l'énergie, ceux des métaux produits en Russie ont démarré la semaine en trombe.

Le nickel, sans atteindre les sommets de 2007, montait vers 16H00 GMT jusqu'à 48.000 dollars. Une hausse de plus de 60% qui marque l'une des séances les plus mouvementées du marché londonien des métaux (London Metal Exchange, LME), selon un courtier.

"C'est ce qu'on appelle un +short squeeze+", a commenté Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank: des investisseurs ayant parié sur une baisse du prix du nickel sont obligés d'acheter le métal pour clore leur position coûte que coûte, faisant grimper artificiellement les cours.

"Toute tentative de bouder la production russe pour une période prolongée pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les prix des métaux, surtout quand les compagnies minières de l'Ouest ont limité leurs investissements ces dernières années", prévient cependant Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

L'aluminium a dépassé pour la première fois lundi la barre des 4.000 dollars la tonne, à 4.073,50 dollars, tandis que le cuivre et le palladium ont touché de nouveaux sommets historiques à 10.845 dollars la tonne et 3.442,47 dollars l'once respectivement.

La situation en Ukraine a aussi fait flamber l'or, valeur refuge, qui a dépassé les 2.000 dollars l'once lundi matin, atteignant son plus haut niveau depuis août 2020 et s'approchant du record historique atteint le même mois.

afp/rp