Paris (awp/afp) - La persistance de l'inflation continuait vendredi de faire grimper les taux et le dollar, tout en faisant baisser les marchés actions qui se préparaient à compter leurs importantes pertes sur la semaine.

Wall Street a ouvert de nouveau en baisse, en attendant les chiffres de la confiance du consommateur américain à 14H00 GMT: le Dow Jones reculait de 1,23%, le S&P 500 de 1,33% et le Nasdaq de 1,68% vers 13H35 GMT. Si la tendance restait la même, l'indice technologique connaîtrait sa pire semaine depuis mi-janvier.

En Europe, Paris cédait 1,51%, Francfort 1,78%, Milan 0,90% et Londres 0,35%.

En Asie, Tokyo a perdu 2,3% sur l'ensemble de la semaine, et Shanghai plus de 4%.

Les investisseurs gardent leurs distances avec les placements à risque à quelques jours de la prochaine réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine, la Fed, qui devrait une nouvelle fois procéder à une forte hausse de ses taux directeurs après la publication d'une inflation plus élevée que prévu en août aux États-Unis.

Les anticipations des opérateurs concernant l'ampleur de cette hausse oscillent entre 75 et 100 points de base. Et ce ne sera probablement pas la dernière, étant donné que "certains membres du comité monétaire de la Fed ont même déclaré ouvertement leur préférence pour des taux directeurs à 4% ou plus d'ici la fin de l'année", contre 2,25% à 2,50% actuellement, rappelle Christian Scherrmann, économiste chez DWS.

En conséquence, les taux obligataires s'envolent : le taux d'intérêt de la dette américaine à deux ans a grimpé à un niveau inédit depuis 2007. Vers 13H35 GMT, il valait 3,91% et le taux à 10 ans 3,47%.

La fermeté de la Fed profitait aussi au dollar: il a atteint son plus haut depuis 1985 face à la livre, affaiblie par les craintes de récession au Royaume-Uni, après la publication d'une nette baisse des ventes au détail en août.

Une livre valait 1,1386 dollar (-0,69%) vers 13H30 GMT, tandis que l'euro perdait 0,37% face au billet vert, à 0,9965 dollar pour un euro.

Le bitcoin baissait un peu (-0,65%) à 19.730 dollars.

De plus, l'arrivée à échéance de nombreux produits boursiers dérivés accentue la volatilité, des "mouvements erratiques du marché se produisent habituellement" lors de telles séances, selon Pierre Veyret, analyste de ActivTrades.

Les postiers en manque de colis

La société américaine Fedex a transporté moins de lettres et paquets que prévu cet été, la conduisant à retirer jeudi ses prévisions pour l'année et à engager des mesures d'économies, faisant plonger de 23,6% le cours de son action à Wall Street.

Cet avertissement sur résultats entraînait à la baisse les valeurs européennes du secteur: Royal Mail chutait de 10,24% à Londres et Deutsche Post de 4,82% à Francfort.

Les géants du transport Maersk (-5,86% à Copenhague) et Kuehne+Nagel (-3,95% à Zurich) étaient pénalisés également.

Les télécommunications dégradées

La banque Barclays a dégradé son appréciation sur plusieurs grande entreprises de télécommunication comme Telecom Italia (-7,73%), Telefonica Deutschland (-5,02%), Telenor (-1,18%), qui ont selon elle beaucoup plus à perdre des conditions économiques actuelles avec risque de récession et inflation forte.

En revanche, les notations de BT (-0,53%) et Deutsche Telecom (-0,86%) ont été confirmées.

Du côté de l'énergie

Après leur chute de jeudi, affectés par les craintes de récession et une déclaration du département américain de l'Énergie affirmant que la reconstitution des réserves stratégiques américaines de pétrole ne démarrerait probablement pas avant fin 2023, les prix du pétrole rebondissaient.

Vers 13H25 GMT, le baril de WTI américain avançait de 1,34% à 86,24 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 0,77% à 91,54 dollars.

Le gaz naturel européen perdait 10% à 192 euros le mégawattheure.

afp/buc