Paris (awp/afp) - Les marchés européens rebondissaient mardi, effaçant une partie des pertes provoquées la veille par les inquiétudes autour du géant de l'immobilier chinois Evergrande, les places américaines s'apprêtant à prendre la même direction.

Les contrats à terme de Wall Street progressaient nettement, laissant présager d'une ouverture en hausse.

Celui du Dow Jones gagnait 0,77%, celui de l'indice élargi S&P 0,70% et celui de l'indice technologique Nasdaq 0,68% vers 12H00 GMT.

En Europe, Paris montait de 1,42%, Londres de 1,19% Francfort de 1,50% et Milan de 1,37%. A Zurich, le SMI gagnait 0,32%.

En Asie, la Bourse de Hong Kong a terminé en hausse de 0,51% au lendemain d'une chute de plus de 3%.

Les marchés japonais, fermés lundi, ont à l'inverse subi une journée tumultueuse: l'indice vedette de la place de Tokyo a perdu plus de 2%.

Les marchés mondiaux avaient nettement baissé lundi car ils s'inquiétaient de la capacité d'Evergrande, lourdement endetté, à faire face à ses obligations, ainsi que sur d'éventuels effets de contagion en cas de défaut du groupe chinois. Mais l'ambiance était plus rassérénée mardi.

"Une éventuelle défaillance d'Evergrande pourrait constituer un frein important pour le secteur immobilier. Mais nous pensons que c'est loin d'être le Lehman chinois", assurent les analystes de Barclays, faisant référence à la chute de la banque américaine en 2008, lors de la crise des emprunts immobiliers "subprime", qui avait provoqué une onde de choc dans le système financier mondial.

"Les secteurs qui ont le plus baissé hier rebondissent le plus aujourd'hui" observe Neil Wilson, analyste de Markets.com, avec au premier plan les matières premières ou les banques.

Mais Evergrande n'est pas la seule ombre qui inquiète les investisseurs, qui regardent aussi vers les Etats-Unis. Tout d'abord, le Congrès doit relever le plafond de la dette du pays, mais les tensions entre démocrates et républicains augmentent alors qu'ils n'ont plus que jusqu'au 30 septembre pour s'entendre.

Le plafond de la dette est le montant de dette à partir duquel le pays ne peut plus émettre de nouveaux emprunts pour se financer, ce qui l'empêche d'honorer ses paiements.

En outre, la Réserve fédérale américaine (Fed) tient à partir de mardi et jusqu'à mercredi sa réunion monétaire. Les investisseurs s'attendent à ce qu'elle précise les modalités et le calendrier de la réduction progressive de son soutien au marché financier, par des rachats d'actifs massifs. Mais les marchés ne pensent pas que cela commencera avant novembre.

Universal chante, Vivendi déchante ___

La puissante major de l'industrie musicale Universal Music Group (UMG), qui faisait ses premiers pas à la Bourse d'Amsterdam mardi, s'échangeait à 25,02 euros, soit plus de 35% au-dessus de son prix d'introduction.

A l'inverse, son ancienne maison mère, Vivendi, qui ne détient plus que 10% d'UMG, chutait de 15,20% à Paris.

L'aérien surfe sur sa lancée ___

Comme la veille, les valeurs aériennes profitaient de la perspective d'une relance des trajets transatlantiques, avec l'ouverture annoncée du territoire américain aux voyageurs entièrement vaccinés en provenance du Royaume-Uni et de l'Union européenne.

IAG, maison mère de British Airways et Iberia, avançait de 4,53% à 174 pence à Londres. A Paris, Air France KLM gagnait 2,96% à 4,21 euros. Et Lufthansa prenait 1,87% à 8,83 euros à Francfort.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin ___

A l'image des actions, les cours du pétrole rebondissaient sensiblement. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, valait 74,60 dollars, en hausse de 0,92% vers 11H00 GMT.

A New York, le baril de WTI pour octobre, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait 0,71% à 71 dollars.

L'euro reprenait 0,16% face au billet vert, à 1,1746 dollar.

Le bitcoin en revanche n'arrivait pas à rebondir et perdait 0,36% à 43.380 euros.

afp/rp