New York (awp/afp) - Les Bourses européennes sont parvenues à rebondir lundi après une semaine difficile, mais Wall Street a conclu en baisse, anxieuse des risques de récession avec les hausses des taux d'intérêt.

La Bourse de New Wall Street n'est pas parvenue à stopper la spirale baissière du mois de décembre: le Nasdaq a perdu 1,49%, le S&P 500 0,90% et le Dow Jones 0,49%.

Le taux souverain américain à 10 ans montait nettement à 3,58% contre 3,48% à la dernière clôture. Cette remontée pèse particulièrement sur les entreprises technologiques, très sensibles aux conditions de financement.

En Europe, les places boursières sont parvenues à reprendre un peu de vigueur après des chutes de plus de 3% pour Paris et Francfort la semaine passée. Paris a pris lundi 0,32%, Francfort 0,36% et Londres 0,40% alors que Milan a fini quasi stable (-0,02%). A Zurich, le SMI a grignoté 0,03%.

"Nous nous dirigeons vers les dernières lueurs d'une année qui a connu une volatilité et des faiblesses importantes", souligne Michael Hewson, de CMC Markets.

La semaine passée, les réunions des banques centrales ont mis un terme au rebond de l'automne, en réaffirmant leur volonté d'augmenter significativement leur taux directeur pour lutter contre l'inflation, bien plus encore que les anticipations des marchés.

Les investisseurs craignent désormais qu'une récession profonde s'installe et mette à mal de nombreuses entreprises.

"Le marché semble se focaliser sur la récession et techniquement, les indices boursiers sont à nouveau sur une tendance baissière. Le rebond de fin d'année est en voie d'évaporation à moins d'un rapide retournement", a commenté Peter Cardillo de Spartan Capital.

Si l'agenda de la journée était calme, plusieurs indicateurs immobiliers sont attendus aux Etats-Unis dans la semaine. L'indicateur de l'inflation PCE, le plus suivi par la Réserve fédérale américaine, sera, comme à chaque fois cette année, très attendu, vendredi.

En Europe, le moral des investisseurs était légèrement soutenu par celui des entrepreneurs allemands, qui a poursuivi sa remontée en décembre, selon le baromètre IFO.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des dettes des pays européens progressaient encore nettement, après un bond dans la foulée du discours de la présidente de la BCE Christine Lagarde. Le taux allemand à 10 ans atteignait 2,19% et celui de l'Italie 4,36%.

L'Argentine ne fait pas gagner Adidas ___

L'action de l'équipementier sportif Adidas, sponsor de l'équipe d'Argentine, a stagné à Francfort, pas soutenue par la victoire de l'équipe de Lionel Messi à la Coupe du monde de football, qui pourrait entraîner une hausse des ventes de maillots à, désormais, trois étoiles.

Pour Andreas Lipkow, analyste indépendant, l'inflation prime sur les résultats sportifs. "Les producteurs comme Adidas, Nike, Puma et Asics sont particulièrement touchés par la réticence (des consommateurs) à acheter des articles de sport" et la victoire de l'Argentine n'a "pas d'influence significative à l'échelle du groupe" Adidas, a-t-il dit à l'AFP. A New York, Nike s'est replié de 2,74%.

Uniper bientôt nationalisé ___

Les actionnaires du géant gazier Uniper, réunis en Assemblée générale extraordinaire, ont approuvé lundi la nationalisation par l'Etat allemand du groupe, asphyxié par la fin des livraisons russes. L'action a pris 4,02%, mais reste en baisse de 92% sur l'année, et celle de sa maison-mère Fortum 5,76%.

Disney plombé par Avatar ___

Disney s'est délesté de 4,77% à 85,78 dollars alors que son film "Avatar 2" n'a pas attiré autant de spectateurs que prévu pour sa sortie ce week-end aux Etats-Unis.

Du côté des devises et du pétrole ___

Le dollar se tassait après avoir été dopé la semaine passée par l'aversion au risque des investisseurs. L'euro gagnait 0,17% à 1,0605 dollar vers 21H20 GMT.

Les cours du pétrole ont rebondi lundi, soutenus par la décision du gouvernement américain de racheter de l'or noir pour reconstituer ses réserves.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, a gagné 0,96%, pour clôturer à 79,80 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en janvier, il a pris 1,21%, à 75,19 dollars.

afp/rp