New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont rétrogradé mercredi, dans un marché qui se prépare à un possible accord sur le nucléaire iranien et s'inquiète de la demande aux Etats-Unis et en Chine.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a perdu 2,83%, pour clôturer à 96,49 dollars.

Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également avec échéance en octobre, a lâché 2,28%, à 89,55 dollars.

Les traders "anticipent une période brutale pour la croissance mondiale", a expliqué, dans une note, Edward Moya, d'Oanda.

En Chine, l'indice PMI d'activité dans les services a sensiblement reculé en août, tandis que l'indicateur pour l'activité manufacturière est resté lui en-deçà de 50, ce qui montre une contraction de l'activité.

"Les indices PMI indiquent que l'économie chinoise a continué à peiner en août et nous n'avons rien vu jusqu'à présent qui pourrait présager d'un tournant en septembre", a observé, dans une note, Craig Botham, de Pantheon Macroeconomics.

Les opérateurs ont aussi vu dans le rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) des signes d'une demande molle, qui entretient l'angoisse d'un coup d'arrêt de l'activité économique, selon Phil Flynn, de Price Futures Group.

Bien qu'en progression sur une semaine, la demande de produits raffinés au Etats-Unis demeure inférieure de plus de 12% à son niveau de l'an dernier à la même époque.

L'information a supplanté celle d'une baisse plus élevée que prévu des réserves commerciales de brut aux Etats-Unis, qui ont fondu de 3,3 millions de barils la semaine dernière, alors que les analystes tablaient sur 950.000 barils seulement.

Mais pour M. Flynn, c'est avant tout la perspective d'un compromis sur le nucléaire iranien qui déprimait les cours.

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a déclaré mercredi qu'il espérait un accord "dans les jours à venir".

Quant au président américain Joe Biden, il s'est entretenu, mercredi toujours, sur le même sujet, avec le Premier ministre israélien Yaïr Lapid.

Pour le marché, "il semble que le gouvernement Biden soit prêt à tout pour obtenir un accord avec l'Iran", a expliqué M. Flynn.

Pour Bart Melek, de TD Securities, le retour au calme en Irak après des violences qui ont fait 30 morts à Bagdad, a aussi privé les cours d'un support.

Après plusieurs semaines de divergences, les prix du pétrole et du gaz naturel évoluent de concert depuis quelques jours.

Mercredi, le TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, perdait 5,46%, à 239,105 euros le mégawattheure (MWh). Depuis son pic de vendredi, il a chuté de 30%.

Malgré l'arrêt, mercredi, pour trois jours, du gazoduc Nord Stream 1, qui achemine l'essentiel du gaz russe vers l'Union européenne, le marché profite toujours de l'annonce de stocks plus élevés que prévus en Allemagne et en France.

afp/al