Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole fléchissaient jeudi après la réunion des pays producteurs de pétrole de l'Opep+ à Vienne, qui a pourtant reconduit l'augmentation du volume de production, la hausse ayant été largement anticipée par le marché, qui craint surtout une récession.

Vers 16H15 GMT (18H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait 1,11% à 114,97 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, chutait quant à lui de 2,82% à 106,68 dollars, après avoir perdu plus de 4%.

Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs partenaires (Opep+) ont reconduit jeudi leur objectif d'ouverture des vannes légèrement plus importante pour cet été, convenant d'une hausse de la production de 648.000 barils par jour en août, comme en juillet.

"La décision était conforme aux prévisions", assure à l'AFP Ipek Ozkardeskaya, analyste à Swissquote. "Pas de surprise, et nous voyons maintenant la fin du tunnel en termes de production restreinte", ajoute-t-elle.

Si le marché n'a pas immédiatement réagi à la décision, avec une réaction même "inhabituellement modérée" pour Tamas Varga, analyste de PVM Energy, les cours ont ensuite chuté jusqu'à 4% pour le WTI.

De l'avis des analystes, la baisse des cours est plutôt la conséquence des craintes de récession, qui pourrait conduire à une destruction de la demande, que des barils supplémentaires promis par l'Opep+.

Et pour cause, entre pays sous sanctions internationales comme le Venezuela, l'Iran et plus récemment la Russie, ou en proie à des crises politiques qui conduisent à des blocages comme en Libye, l'alliance échoue régulièrement à remplir les quotas qu'elle se fixe.

S'ajoutent à cela d'autres pays sous-performants à cause du manque d'investissement dans les infrastructures pétrolières au plus fort de la pandémie de Covid-19.

Livia Gallarati, analyste à Energy Aspects, s'attend à ce que la production du groupe n'augmente cependant "que de 260.000 barils par jour en août en raison du manque de capacité disponible parmi la plupart des membres", affirme-t-elle à l'AFP.

Pour Edward Moya, d'Oanda, l'alliance ne livrera que la moitié des 648.000 barils par jour supplémentaires convenus.

afp/rp