Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux bougeaient peu et retenaient leur souffle mardi, à quelques heures de la publication de l'indicateur de l'inflation aux Etats-Unis, où une surprise pourrait provoquer des secousses sur les marchés.

Les Bourses européennes prenaient le chemin de la hausse: vers 12H05 GMT, Francfort prenait 0,80%, Milan 0,91%, Paris 0,67% et Londres 0,38%.

La poursuite du rebond du moral des investisseurs allemands, mesuré par le baromètre ZEW, a permis aux Bourses de revenir nettement dans le vert après un début de séance à l'équilibre.

Après une séance en nette hausse, aidée par des rachats à bon comptes, Wall Street se dirigeait vers une ouverture dans le vert (environ +0,5%) selon les contrats à terme des trois principaux indices.

Mais la tendance est susceptible de changer d'ici l'ouverture car la publication de l'indice CPI de l'inflation est prévue à 13H30 GMT, une heure avant le réveil des marchés aux Etats-Unis.

La publication de l'inflation américaine pour le mois d'octobre avait donné aux investisseurs "un réel espoir" d'une baisse rapide de l'inflation, décrit Craig Erlam, analyste d'Oanda.

"Malheureusement, certaines des données publiées depuis n'ont pas été aussi favorables", notamment sur le rythme de la hausse des salaires aux Etats-Unis "de sorte que beaucoup de choses dépendent de la publication d'aujourd'hui", poursuit-il.

Le consensus prévoit une inflation sur un an de 7,3%, en baisse par rapport aux 7,7% d'octobre.

Ce chiffre et la conclusion de la réunion de la Banque centrale américaine mercredi "peuvent faire la différence entre un rallye haussier de Noël et une visite du Père fouettard" sur les marchés, illustrent les analystes de la Deutsche Bank, rappelant que "la meilleure et la pire séance de 2022 sur le S&P 500 ont eu lieu le jour d'un indice CPI".

Le chiffre a, de l'avis de nombreux analystes, peu de chance de changer la décision de hausse du principal taux de la Réserve fédérale américaine mercredi, mais pourrait influencer les décisions de début 2023. Le taux directeur est actuellement juste en-dessous de 4% alors qu'il était proche de 0% en début d'année.

Les analystes s'attendent à une hausse de 0,50 point de pourcentage mercredi, mais n'exclut pas complètement une hausse de 0,75 point de pourcentage, comme lors des dernières réunions.

D'autres banques centrales se réunissent dans la semaine, comme la Banque centrale européenne, ou celle d'Angleterre jeudi.

Les taux sur le marché obligataire, également susceptibles de connaître de fortes variations après les chiffres de l'inflation, étaient en légère baisse aux Etats-Unis et en Europe.

Lufthansa lance les compagnies aériennes

Le leader européen du transport aérien, l'allemand Lufthansa, a annoncé mardi relever ses prévisions pour 2022, tablant sur un résultat opérationnel (EBIT) de 1,5 milliard d'euros, contre "plus d'un milliard" auparavant, grâce à une hausse du trafic passagers. C'est la deuxième fois en quelques mois que le groupe révise à la hausse ses prévisions.

L'action prenait 3,06% à Francfort, entraînait le secteur européen comme IAG (+3,17% à Londres), Air-France-KLM (+1,81% à Paris). Le gestionnaire de l'aéroport de Francfort Fraport prenait aussi 2,42%.

Bonne affaire pour HGCapital Trust

La société d'investissement britannique HgCapital Trust progressait de 3,38% après avoir annoncé la vente de Transporeon, une plate-forme dématérialisée de gestion des transports, à l'entreprise de technologie industrielle américaine Trimble (-3,81% dans les échanges électroniques précédent l'ouverture de Wall Street) pour 1,88 milliard d'euros.

Du côté des devises et des matières premières

Le dollar se stabilisait mardi par rapport à l'euro avant les chiffres sur l'inflation aux Etats-Unis et à l'approche des réunions monétaires.

L'euro était stable à 1,0536 dollar vers 12H00 GMT, toujours bloqué sous le seuil des 1,06 dollar.

Le bitcoin gagnait 1,55% à 17.444 dollars.

Le pétrole continuait sur sa lancée de la veille: le prix du baril de Brent de Mer du Nord pour livraison février montait de 0,82% à 78,63 euros, celui du WTI américain pour livraison janvier de 0,37% à 73,45 euros vers 12H00 GMT.

afp/lk