New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont joué aux montagnes russes lundi, la peur d'un nouveau durcissement de la politique monétaire américaine douchant la flambée consécutive à l'entrée en vigueur de l'embargo européen sur le pétrole russe.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, a lâché 3,37%, pour clôturer à 82,68 dollars. Il caracolait initialement dans le vert, prenant jusqu'à près de 4%, avant de basculer en négatif.

Même trajectoire pour le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en janvier, qui a gagné jusqu'à 3,42%, avant de finir en repli de 3,81%, 76,93 à dollars.

Le marché avait démarré sur les chapeaux de roue, dopé par l'entrée en vigueur, lundi, de l'embargo européen sur les livraisons de pétrole russe par la mer.

Quant aux livraisons russes vers d'autres destinations, transporteurs et assureurs européens, acteurs essentiels du marché, ne pourront y contribuer que si l'acheteur respecte un prix plafond, fixé à 60 dollars.

Selon la Bourse CME, le prix de l'Oural, principale référence du brut russe, était d'environ 64 dollars lundi, soit proche du plafond.

"Les sanctions européennes et le prix plafond vont vraisemblablement entraîner une perturbation des flux" commerciaux, ont commenté les analystes du cabinet Eurasia Group, dans une note, ce qui fait peser une incertitude sur le niveau de l'offre et encourage une hausse des prix.

Même si les importations européennes de pétrole russe avaient déjà fortement diminué, "les flux ne s'étaient complètement ajustés" vers d'autres destinations, ont-ils expliqué. En outre, "certains acheteurs vont rester prudents dans leurs achats de brut russe avant que les règles de transaction ne deviennent plus claires".

Les traders voyaient aussi un élément de soutien dans le maintien inchangé, dimanche, par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés de l'accord Opep+ de leur niveau de production, même si la rumeur d'une possible nouvelle réduction aura longtemps plané.

Mais, selon Phil Flynn, de Price Futures Group, l'élan a été brisé par un article du Wall Street Journal qui laissait entendre que la banque centrale américaine (Fed) pourrait continuer à relever son taux directeur plus longtemps que prévu par les opérateurs.

"Cela a renversé le marché", selon l'analyste. "On était concentré sur l'offre, qui est tendue, et les bonnes nouvelles de Chine, mais tout ça a été effacé par l'appréhension d'une Fed plus agressive dans ses hausses de taux", ce qui risquerait de freiner brutalement l'économie et d'asphyxier la demande de pétrole.

afp/rp