Paris (awp/afp) - Les Bourses dévissaient lundi après leurs pertes de la semaine précédente, l'aversion au risque prenant de l'ampleur face aux tensions russo-américaines en Ukraine et à deux jours d'une réunion de la Réserve fédérale américaine.

L'Europe entière était sur ses gardes: Paris reculait de 3,41%, Francfort 2,99%, Milan 3,27% et Londres 1,88% vers 14h55 GMT. A Zurich, le SMI chutait de 3,63%.

L'Otan a annoncé placer des forces en attente et envoyer des navires et des avions de combat pour renforcer ses défense en Europe de l'Est sur fond de craintes d'une invasion russe en Ukraine. L'indice russe Micex perdait 5,54%, l'indice RTS 7,75% tandis que le rouble dévissait.

La Bourse de New York chutait à nouveau à l'ouverture après d'importantes pertes la semaine précédente: le Dow Jones cédait 1,29%, le Nasdaq 2,12%.

"Les marchés boursiers doivent avaler quelques grosses couleuvres en ce début de semaine. Non seulement la saison des résultats américains et les craintes inflationnistes pèsent sur les cours actuels, mais la situation politique entre l'Ukraine et la Russie semble s'aggraver", commente Andreas Lipkow pour Comdirect.

La Banque centrale américaine se prépare à relever ses taux directeurs pour lutter contre la flambée des prix, et décidera, lors de sa réunion mardi et mercredi, du rythme et de l'ampleur du mouvement.

"Le niveau de hausse est moins évident à déterminer pour une Fed craignant une erreur de politique monétaire", d'autant plus que "l'évolution de l'inflation continue à être difficile à caractériser" et que la crise sanitaire persiste, souligne Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires d'Allianz Global Investors.

Dans ce contexte d'incertitudes, les investisseurs ont tendance à opter pour les valeurs refuges, dont les emprunts d'Etats. Conséquence: les rendements, qui évoluent en sens inverse des prix, reculaient à l'unisson sur le marché de la dette.

Les résultats d'entreprises ne volaient pas non plus au secours des indices, à l'image lundi du géant néerlandais de l'électronique Philips qui perdait 4,97% à 27,93 euros après avoir fait état d'une baisse de 10% de son chiffre d'affaires au quatrième trimestre 2021.

Sortie de route pour le commerce en ligne ___

Les valeurs liées au commerce en ligne s'effondraient à l'image de Delivery Hero (-7,59% à 78,21 euros), Hello Fresh (-6,42% à 60,90 euros) ou Zalando (-4,24% à 72,97 euros).

L'aérien en zone de turbulences ___

La place britannique était notamment pénalisée par le secteur aérien alors que le gouvernement a annoncé lundi que les compagnies aériennes devraient utiliser à partir de l'été 70% de leurs créneaux de décollage et d'atterrissage au Royaume-Uni pour ne pas les perdre, contre 50% aujourd'hui. IAG, maison mère de British Airways et Iberia, reculait de 5,59% à 148,8 pence et Easyjet perdait 4,62% à 600 pence. A Dublin, Ryanair perdait 4,69% à 15,85 euros.

En Allemagne, Lufthansa reculait de 4,15% à 6,61 euros après l'information du journal italien Il Foglio, selon lequel elle devrait prendre une participation de 40% dans la compagnie nationale italienne ITA Airways.

Unilever reçoit du soutien ___

Unilever s'envolait de 6,64% à 3.920 pence vers 14H43 GMT, après que le Financial Times a indiqué dimanche que le fonds activiste Trian Partners est entré à son capital. Le géant de produits de grande consommation a récemment subi un revers, avec une tentative ratée de rachat d'une unité du groupe pharmaceutique GSK pour une somme pharamineuse.

Baisse du pétrole, de l'euro et du bitcoin ___

Les cours du pétrole marquaient une pause.

Vers 14H40 GMT, le prix du baril de WTI américain pour livraison en mars refluait de 1,97% à 83,25 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord à même échéance perdait 1,55% à 86,53 dollars.

Un euro s'échangeait pour 1,1292 dollar (-0,44%) vers 14H40 GMT.

Le bitcoin chutait de 4% à 33.949 dollars, soit une perte de près 20% en cinq jours.

afp/rp