Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales étaient orientées plutôt à la hausse lundi, mais la perspective de resserrement monétaire incitaient les investisseurs à la prudence.

Vers 10h30, Londres prenait 0,23% et Paris 0,05%. Francfort montait de 0,24%, après la publication d'une production industrielle allemande en baisse de 0,3% en décembre, plombée par la construction. Quant à la Bourse suisse, elle voyait vers 11h20 son indice phare SMI céder 0,05%.

En Chine, la Bourse de Shanghai, fermée depuis une semaine pour les congés du Nouvel an lunaire, a bondi de 2,03%, rattrapant ses gains en retard. Hong Kong a fini stable. L'activité dans les services en Chine a connu en janvier une croissance moins rapide, selon un indice indépendant. Cette décélération était attendue et est ressortie moins prononcée qu'anticipé.

Tokyo est restée préoccupée par le resserrement monétaire américain et a perdu 0,70%.

Vendredi à Wall Street, les indices ont fini majoritairement dans le vert (le Dow Jones cédant 0,06% mais le Nasdaq grimpant de 1,58%), portés par des bons résultats d'entreprises et après des données fortes sur l'emploi américain.

Le nombre plus élevé qu'attendu de créations d'emplois en janvier n'a pas fait que des heureux, les investisseurs craignant que la banque centrale américaine, la Fed, n'augmente ses taux directeurs plus vite et plus souvent cette année, pour contrer l'inflation. Ainsi, la publication de l'évolution des prix à la consommation en janvier aux Etats-Unis sera le point d'orgue macroéconomique de la semaine.

"La crainte d'une inflation plus forte devrait limiter l'appétit des investisseurs jusqu'à la publication des données", anticipe Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) a laissé planer jeudi le spectre d'un resserrement monétaire en cours d'année, soit plus tôt qu'anticipé.

Le rythme de l'inflation "a poussé Klaas Knot, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, à déclarer ce week-end qu'il s'attendait à une première hausse des taux d'intérêt de la BCE dès octobre", relate Michael Hewson, analyste de CMC Markets UK, qui précise que M. Knot est le moins accommodant du conseil.

La présidente de l'institution de Francfort, Christine Lagarde, prendra la parole ce lundi après-midi, lors d'une audition virtuelle devant la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen. Les publications de résultats d'entreprises se poursuivent en outre cette semaine, avec BP, L'Oréal, Disney, Uber, ou encore Siemens attendus d'ici à vendredi.

"L'attention des investisseurs sera également retenue par le conflit USA/Russie et les mouvements à la frontière ukrainienne", ajoute Vincent Boy analyste marchés chez IG France.

Un intense ballet diplomatique s'ouvre lundi pour tenter de désamorcer la crise autour de l'Ukraine. Les Occidentaux accusent le Russie d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière de l'Ukraine en vue d'une potentielle invasion, ce que Moscou dément, affirmant vouloir seulement garantir sa sécurité.

Le pétrole en pause

Le baril de Brent de la mer du Nord à échéance avril perdait 1,05% à 92,29 dollars à 10h25. Le baril américain de WTI pour livraison mars cédait 1,51% à 90,96 dollars. Après les nouveaux plus hauts depuis octobre 2014 atteints vendredi (94 dollars pour le Brent et 93 dollars pour le WTI ce week-end), les analystes prédisent que les prix du pétrole brut pourraient dépasser les 100 dollars prochainement.

Toshiba se scinde en deux

Le titre du conglomérat industriel et technologique Toshiba a clôturé en hausse de 1,63% à Tokyo, après l'annonce d'un projet de se scinder en deux entreprises indépendantes et de vendre plusieurs de ses activités. Sa filiale Toshiba Tec (appareils de bureautique et systèmes pour le commerce de détail) a elle bondi de 14,33%, après que Toshiba a semblé ouvrir la porte à une cession future.

Du côté de l'euro et du bitcoin

L'euro perdait 0,25% face au billet vert, à 1,1420 dollar vers 10h20.

Le bitcoin montait 1,99% à 45.515 dollars.

afp/vj