Paris (awp/afp) - La prudence restait de mise mardi sur les marchés boursiers en attendant le verdict de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi, avant celui de la Banque centrale européenne (BCE) et de celle d'Angleterre jeudi.

En Europe, Paris reculait de 0,22%, Londres de 0,38% et Francfort de 0,27% vers 15H00 GMT. Milan résistait mieux et prenait 0,53%, soutenue par le secteur bancaire. A Zurich, le SMI cédait 0,6%.

A New York, l'indice Dow Jones grappillait 0,14%, le Nasdaq, à dominante technologique, 0,26% et l'indice élargi S&P 500, 0,19% juste après l'ouverture.

"Tous les yeux et toutes les oreilles seront une fois de plus tournés vers les prévisions. Il y a moins d'incertitude sur les messages de la Banque centrale européenne (BCE) que sur ceux de la Fed", estime William Gerlach, chez iBanFirst.

Le léger rebond de l'inflation en janvier en Espagne "a été un signal d'alarme pour tous ceux qui pensent que la lutte contre l'inflation est bientôt terminée" et "pourrait inquiéter quelque peu la Banque centrale européenne", explique-t-il.

Les opérateurs de marché s'attendent à ce que la BCE maintienne sa dynamique de lutte contre l'inflation et qu'elle procède jeudi à une hausse de taux de 0,5 point de pourcentage.

Mais les chiffres de l'inflation de la zone euro, prévus mercredi, pourraient influer sur sa décision.

Pour l'heure, la conjoncture en zone euro semble tenir bon: la croissance du produit intérieur brut s'est maintenue en territoire positif (+0,1%) au quatrième trimestre et sur l'ensemble de 2022, elle a atteint 3,5%, un chiffre supérieur à celui de la Chine (3%) et des Etats-Unis (2,1%).

Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la hausse lundi ses prévisions de croissance mondiale pour 2023 à 2,9%, contre 2,7% estimé en octobre. De quoi écarter le spectre d'une récession pour plusieurs pays.

En revanche, les investisseurs partent du principe que la Fed, qui entame une réunion de deux jours, va quant à elle ralentir le rythme du relèvement de ses taux et jugent probable une hausse de 0,25 point de pourcentage après celles d'un demi-point et même de trois quarts de points en 2022, du jamais-vu depuis près de 30 ans.

Dans son discours, le patron de la Fed, Jerome Powell, devrait rester "focalisé sur l'inflation salariale et donner des perspectives sur cette partie structurelle de l'inflation. Il devrait également avoir un regard sur l'activité économique qui semble plus résiliente que prévu", prévoit Emmanuel Auboyneau, gérant associé d'Amplegest.

Les investisseurs s'interrogent davantage sur la suite de la trajectoire des taux après le premier trimestre que sur les hausses de taux imminentes.

Les résultats défilent désunis ___

Les résultats d'entreprises s'ajoutent à la nervosité ambiante des salles de marchés. A Wall Street, General Motors (+8,78%), Spotify (+9,42%) et UPS (+3,97%) ont rapporté des chiffres supérieurs aux attentes, tandis que Pfizer (-1,31%) et Caterpillar (-4,58%) ou McDonald's (-1,97%) décevaient dans les premiers échanges.

Tesco se réorganise, plus de 2000 emplois en jeu ___

Le géant britannique des supermarchés Tesco (+0,04%), dont les coûts flambent avec l'inflation, a annoncé mardi une vaste réorganisation de ses équipes qui verra notamment disparaître quelque 2.100 emplois, essentiellement des postes d'encadrement.

Du côté des devises et du pétrole ___

Les cours du pétrole reculaient lestés par des exportations russes résilientes. Vers 14H35 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars perdait 0,68% à 84,32 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, cédait 0,45% à 77,55 dollars.

L'euro et la livre reculaient face au dollar. La monnaie européenne se stabilisait à 1,085 dollar pour un euro et la devise britannique reculait de 0,28% à 1,2317 dollar pour une livre.

Un bitcoin valait autour de 23.100 dollars, en hausse de 1,56%.

afp/rp